« L'Asie est en train de devenir l'acteur dominant du marché de la laine »

Quel a été l'impact de la crise économique sur le marché de la laine ?Les prix de la laine n'ont pas beaucoup souffert de la crise en raison d'un effet de rareté. Le cheptel de moutons australiens a fortement diminué en raison de plusieurs sécheresses consécutives et de la hausse des prix de la viande, qui incitait les fermiers à abattre leurs troupeaux. De 100 millions de têtes en 2005, le cheptel australien de moutons est tombé à 75 millions en trois ans !Peut-on tabler sur une hausse de la production dans les prochaines années ?Nous allons enregistrer une hausse de la production de laine en 2010 parce que les prix sont intéressants pour les fermiers, et aussi parce que les cours de la viande ont baissé. Les fermiers sont donc plus motivés pour garder leurs agneaux. Parmi les autres facteurs positifs pour le niveau de production, on peut aussi citer les pluies abondantes qui ont arrosé le pays, qui augmentent le poids de laine produit par mouton.Face à la hausse de la production, comment se comporte la demande ?Les trois quarts de la laine australienne sont achetés par la Chine. Mais en 2009, pour la première fois, l'Inde est passée devant l'Italie comme second acheteur. L'Asie est donc en train de devenir l'acteur dominant de la laine, à la fois pour la fabrication de tissus et pour la consommation. La moitié de la laine achetée par la Chine est réexportée, mais l'autre moitié est consommée sur place, et c'est ce marché qui tend à croître rapidement.La prééminence de la Chine comme acheteur de laine australienne ne constitue-t-elle pas un problème ?Bien sûr, cela pourrait devenir un élément négatif pour l'évolution des prix. Mais pour l'instant, la consommation progresse de façon régulière. Et surtout, les Chinois font des efforts de recherche et développement impressionnants, qui pourraient modifier structurellement le marché de la laine, en lui faisant gagner des parts de marché par rapport au coton. Aujourd'hui, la laine ne représente que 2 % des fibres textiles utilisées dans le monde. Mais avec la technologie développée par un groupe comme Shandong Ruyi, avec lequel nous avons un partenariat, le produit évolue. En affinant la fibre de laine jusqu'à 11 microns contre 35 microns auparavant, Shandong Ruyi est parvenu à faire des fibres si fines qu'elles peuvent se porter à même la peau. Ou être tissées avec de la soie pour produire des costumes de luxe, un marché qui se développe à grande vitesse en Chine.Propos recueillis par A. R.Pascal Senkoff, directeur régional Asie de l'Australian Wool Innovation Limited
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