La filiale française du groupe néerlandais Refresco devait recevoir vendredi à Margès (Drôme) la visite du ministre de l'Écologie Jean-Louis Borloo. L'entreprise (280 millions de chiffre d'affaires en 2009, 550 salariés, 700 millions de bouteilles et canettes vendues en France et en Europe) n'est pas peu fière de sa dernière innovation, une bouteille de nectar de 1,5 litre en PET (polyéthylène téréphtalate) qui sera vendue par Leclerc dès le mois de mai prochain. Vincent Delozière, directeur général du groupe, explique qu'il jette avec cette bouteille éco-conçue un pavé dans un marché des nectars dominé par la brique. L'investissement de 200.000 euros réalisé sur cette nouvelle ligne de production est d'autant plus notable que ce segment est en baisse ces dernières années (? 2 % en 2008) contrairement à celui des purs jus, en progression de 8 % par an depuis 2004. « Nous allons attaquer ce marché et espérons que l'image du produit fera vendre », affirme le directeur.Refresco France, qui affiche son pari sur l'innovation et le développement durable, collectionne les récompenses. Désigné en 2009 meilleur fournisseur européen de Coca-Cola sous l'angle responsabilité d'entreprise et durabilité, le groupe est sorti vainqueur la même année des trophées Ecotop (prévention et éco-conception) remis par Eco-Emballages. Cette récompense salue la démarche globale engagée par l'entreprise avec l'éco-organisme pour concevoir et optimiser toutes les étapes d'un lancement.La bouteille octogonale de 1,5 litre qui va sortir des lignes est composée comme ses soeurs de 50 % de PET recyclé, mais elle ne pèse que 33 grammes au lieu de 44 grammes, soit un gain matière de 25 %. Le poids du carton séparateur sur les palettes et celui du film de regroupement ont également baissé, ce qui s'accompagne d'une économie d'eau et d'énergie, et donc une réduction des émissions de CO2 évaluée à 30 %. Une meilleure organisation des palettes dans les camions, un bouchon sans colorant et une étiquette papier de taille optimisée complètent le tableau.objectif industrielAprès la formation à l'éco-conception d'une petite équipe, près de 40 pistes d'améliorations ont été identifiées dont 15 ont pu être menées à terme. Ce lancement « éco-responsable » a mobilisé 10 départements de l'entreprise durant quatorze mois. Nul doute que le groupe réutilisera ce modèle sur d'autres lancements. Vincent Delozière reconnaît être « bluff頻 par le résultat : « Notre seul objectif était industriel et visait à réduire le poids de la bouteille et sans aucune étude design nous avons obtenu une bouteille qui n'est pas laide. »

latribune.fr

15 Mars 2010, 23:18

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