Comment EADS compte remotiver ses salariés

L'opération remotivation du groupe EADS débutera le 23 mars à Toulouse et le 25 mars à Munich, les deux capitales du groupe européen d'aérospatial et de défense. Louis Gallois, le PDG du groupe, devrait présider ces journées de travail destinées à relever un défi considérable : vaincre l'effondrement de l'engagement des salariés et les difficultés managériales qui plombent la bonne marche de l'entreprise, confrontée à de graves difficultés financières (lire « La Tribune » du 9 mars).Cet effondrement de l'engagement a été mesuré par une vaste enquête d'opinion. Entre mars et octobre 2009, 92.859 salariés sont sondés anonymement. Près de 70 % d'entre eux répondent à l'enquête, un score considérable. Pour dire quoi ? Qu'ils se sentent désengagés, soit peu investis dans leur travail, soit peu en phase avec les choix de l'entreprise.Leur niveau d'engagement moyen s'établit à 3,25 sur une échelle allant de 1 à 5. Ce qui est peu, notamment chez Airbus, et largement inférieur à la moyenne de 3,83 atteinte par les entreprises de taille comparable. Les salariés reprochent les manques dans la gestion des carrières, critiquent les lenteurs des prises de décision. Bref, ils soulignent l'inexistence du management de proximité. Dans cette vaste organisation industrielle, matrice à trois voire quatre dimensions, difficile de trouver un manager proche de soi et réellement responsable de son équipe. Dans le groupe, lancé dans des programmes complexes avec des délais tendus et beaucoup d'incertitudes, la visioconférence, utilisée à outrance, trouve vite ses limites. Les salariés subissent les décisions prises dans l'intérêt de la production. DRh sous le chocLa découverte des résultats de l'enquête provoque un véritable tremblement de terre dans les hautes sphères du groupe. « Nous avons été surpris par l'ampleur des réponses négatives, reconnaît Hervé Borensztejn, directeur du développement des Ressources humaines. Nous avions trop insisté sur le management de projet en laissant de côté celui des personnes ».Les journées de fin mars à Toulouse et Munich vont alors devenir le point de départ d'une vaste opération de reconstitution d'un véritable management de proximité, décidée en novembre 2009. Elle joue sur trois leviers : formation, diffusion des bonnes pratiques et rémunération des dirigeants (lire ci-dessous). « Ce n'est pas une opération coup de poing, affirme Hervé Borensztejn. Nous nous inscrivons dans un processus de trois ans, un long voyage pour bouger une grande organisation ». Pascal Jungh
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