« ? Les banques étrangères ont peu prêté à l'économie kazakhe ? »

Grigory Marchenko, gouverneur de la banque centrale kazakheQuelle est l'exposition des banques étrangères à l'économie kazakhe??La moitié des banques installées dans le pays sont étrangères. ABN-Amro, RBS, HSBC sont les trois plus grandes. Mais il y a aussi des banques chinoises, turques, arabes, pakistanaises, trois grandes russes. Celles-ci ne sont toutefois pas impliquées dans la banque de détail ni dans les prêts aux PME. Elles ont été très sélectives dans leur approche et se sont concentrées sur le financement des groupes multinationaux. Ou encore sur la banque d'investissement. En ce sens elles n'ont pas tellement prêté à l'économie kazakhe.Après avoir souffert en 2007 et 2008, vos banques sont en bonne santé mais l'économie réelle peine à en profiter. Comment comptez-vous y remédier ? Les réserves des banques auprès de la banque centrale qui atteignaient à peine 4 milliards de dollars l'an dernier dépassent désormais 11 milliards. Il est clair que les banques n'ont pas besoin de détenir autant de liquidités. Et que notre priorité est de les inciter à prêter. Nous y travaillons, et envisageons, par exemple, de garantir l'essentiel des prêts faits aux PME par les banques. Nous souhaiterions que le crédit progresse de 10 à 15?% cette année. Qu'en est-il du risque en matière de mauvaises créances - que vous estimez à 15?% au moins - suite aux difficultés de l'immobilier?? Après la crise, les banques kazakhes n'avaient plus accès au marché de capitaux étrangers. Elles ne pouvaient plus prêter de capitaux. Dans le même temps, le marché de l'immobilier s'est effondré (-30 à -50% en 2007). L'intervention du gouvernement a permis l'achèvement d'un très grand nombre de projets. Deux grandes banques kazakhes ont cependant été sérieusement mises en difficulté. BTA Bank est toujours en pleine restructuration de sa dette extérieure. Mais il n'y a plus de risque systémique. Depuis six mois, les prix de l'immobilier se sont stabilisés. Ils pourraient commencer à remonter d'ici les 12 à 18 prochains mois. Qu'en est-il de la devise, le tenge, après sa dévaluation de 25?% réalisée il y a un an?? L'objectif a été rempli. Sur les quatre derniers mois, le tenge s'est apprécié, passant de 161 à 147 face au dollar. Maintenant la situation est stable : nous avons suffisamment de réserves, les prix des matières premières vont mieux. La croissance du PIB devrait atteindre 2?% cette année, contre 1,2?% en 2009. Une estimation qui se base sur un prix du pétrole à 60 dollars le baril, sachant que le pétrole représente 60?% de nos exportations (90?% pour l'ensemble des matières premières). Quelles relations entretenez-vous avec votre voisin chinois?? La Chine investit beaucoup dans notre pays (13 milliards de dollars d'investissements directs) derrière les Etats-Unis, les Pays-Bas et l'Angleterre. Mais nous sommes ouverts à d'autres pays, comme la France. Un exemple, un de nos fonds de pension n'est pas encore privatisé?: 90?% de son capital est détenu par la banque centrale et 10?% par la Berd. La Berd est à la recherche d'un partenaire stratégique, une société d'assurances européenne ou américaine, dans le but de développer l'assurance-vie. Nous sommes en pourparlers avec Aviva, Zurich, Allianz, Axa et BNP Paribas. Quelle stratégie poursuit votre fonds souverain??En tant que banque centrale nous avons en charge la gestion du fonds souverain, qui compte 25 milliards de dollars à son actif. Ce fonds est encore jeune et privilégie des choix conservateurs. Nous investissons dans des obligations, pas d'actions. Ces investissements sont faits à 40 % en Amérique du Nord, 40 % en Europe occidentale, 20 % en Asie (Singapour, Hong Kong et Nouvelle Zélande). Nous n'investissons pas dans les pays émergents. Et votre marché boursier ? Notre Bourse est ancienne mais nos grandes sociétés préfèrent être cotées à Londres. Dix-sept le sont déjà. Deux sont membres du Footsie 100 : Kazakhmys et ENRC. Mais nous avons besoin de diversification. Nous sommes par exemple en discussions avec Hong Kong. Propos recueillis par Marjorie BertouilleLa croissance du PIB devrait atteindre 2?% cette année, contre 1,2?% en 2009. Maintenant, la situation est stable.nom personne
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.