La Colombie, un pays qui revient de loin

Lors du Forum économique mondial de Carthagène (voir ci-contre), Alvaro Uribe (photo) savourait l'hommage international qui lui était rendu à quelques semaines de la fin de son dernier mandat. Incontestablement, le pays a été transformé sous sa présidence (2002-2010). Son programme avait pour but premier de restituer à la Colombie un État de droit, mis à mal par la guerre menée par les narcotrafiquants, la guérilla marxiste des Farc et les groupes paramilitaires, qui s'est soldée par des dizaines de milliers de victimes. C'était la condition pour permettre au pays de se développer. Si la violence n'est pas totalement éradiquée, elle est revenue à un niveau comparable à celui des États-Unis. « L'indépendance des institutions, la sécurité, les libertés à travers les droits politiques, les garanties civiles, la liberté de la presse, la liberté d'entreprise, la liberté du secteur privé sont les caractéristiques d'une démocratie moderne pour assurer le développement économique », a résumé Alvaro Uribe. De fait, le revenu annuel par habitant est passé de 2.614 dollars dans les années 1990 à 5.268 dollars en 2009. Le chômage a chuté de 20 % à 12 %. Désormais, 10 milliards de dollars par an sont investis dans le pays (fonds privés et publics cumulés), stimulés par des incitations fiscales attrayantes. « Nous nous sommes inspirés du modèle de l'Irlande, qui a connu la violence pendant des années, et a adopté des mesures radicales pour attirer les investisseurs », explique Luis Guillermo Plata, ministre du Commerce, de l'Industrie et du Tourisme. Cet afflux de capitaux a engendré la croissance (+ 7,5?%) en 2007. La crise a toutefois montré la fragilité de la Colombie (- 0,1% PIB) en 2009. Cette année, le PIB devrait progresser de 2,5 % en 2010, et 3,6 % en 2011. Le pays, qui va tourner une page de son histoire avec un nouveau président, compte sur le tourisme et ses secteurs pétrolier et minier pour se développer. D'ores et déjà, sociétés chinoises mais aussi indiennes sont présentes. Robert Jules, à Carthagène
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