Oser la vraie transparence

A l\'horloge pressante du 2.0, la gouvernance politique doit préférer une réponse qui s\'autorise l\'espace de la réflexion. La riposte volontariste certes mais à coup de mesures si vite dégainées dans une rafale mécanique n\'est pas synonyme d\'action.L\'agitation politique ne doit pas répondre à l\'agitation médiatiqueAvons nous les textes pour répondre aux problèmes ? Si oui et s\'ils s\'adaptent à un nouveau contexte, appliquons-les ! Sinon évaluons sereinement la situation et élaborons une architecture ad hoc. L\'agitation politique et régulatoire ne doit pas répondre à l\'agitation médiatique. Dans le cas de l\'affaire Cahuzac et de l\'emballement sur l\'enjeu de la moralisation et de la transparence, ce qui peut apparaître comme un sursaut salutaire pourrait aussi produire demain un mauvais enchaînement : surveillance, suspicion, délation, ... Dans toute régulation il y a des confusions et des dangers potentiels qui nécessitent temps et travail pour les anticiper. Pas de précipitation et surtout pas dans la crise ! C\'est aussi l\'occasion de réfléchir aux conditions nouvelles dans lesquelles fonctionne le système politique à l\'heure de l\'information digitalisée. On ne peut plus mentir et même par omission. Les réponses politiques qui obéissent à ce que l\'on croit mesurer comme l\'opinion, en lui donnant immédiatement ce que l\'on pense qu\'elle veut, se trompent et le scepticisme citoyen grandit encore avec cette erreur d\'approche. S\'enchaînent alors perte de crédibilité, perte de confiance, perte d\'audience puis une perte réelle d\'autorité.Une clarification  de la situationC\'est presqu\'à l\'identique, le décalage de la réponse politique apportée à une crise qui impacte nos quotidiens et nous semble menacer notre futur collectif.Les mesures n\'emportent pas seules l\'adhésion du peuple. Encore moins les boîtes à outils même bien remplies. Elles apparaissent bien dérisoires sans la description précise du contexte. Le discours politique se doit de proposer une vision située, constructive et opérante. Il ne peut s\'agir seulement d\'accompagner ce que l\'on pense être les attentes citoyennes.Nous avons tous besoin de clarification de la situation. Pas une prévision météorologique, mais que le politique propose un diagnostic du réel. La parole politique ne nous dit ainsi pas assez sur les énergies collectives nécessaires à mobiliser. La parole politique doit expliquer et repolitiser sans dramatiser, c\'est là l\'attente profonde des citoyens. La transparence qu\'il nous faut, c\'est celle des repères, celle des enjeux, de nos capacités et de nos objectifs. Où en sommes-nous vraiment ? Où allons-nous ? A quel rythme ? Avec qui ? Pour quels résultats ? C\'est là la seule alternative aux stratégies individuelles qui gagnent du terrain sur l\'approche collective. C\'est la meilleure réponse positive aux départs, replis, abus et abandons qui minent la colonne vertébrale de notre compétitivité et donc notre richesse de demain.*Professeur associé à l\'Université de Paris 1 la SorbonneConseil en communication d\'influenceMembre de la SEAP, Society of European Affairs Professionals  
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.