Une économie palestinienne sous dépendance

L'emploi de Palestiniens en Israël est préjudiciable pour les deux économies. Tel est le diagnostic établi par la Banque d'Israël dans un rapport. Pendant vingt ans, les entreprises israéliennes de bâtiment et de la restauration ainsi que les exploitations agricoles ont bénéficié du travail bon marché des Palestiniens beaucoup moins payés que les Israéliens.Mais après les deux Intifada, les autorités ont décidé pour des « raisons de sécurité » de limiter le recours à cette main d'oeuvre en faisant appel à des travailleurs thaïlandais, chinois, turcs et d'Europe de l'Est. Au total quelque 74.000 Palestiniens travaillent actuellement en Israël ou dans la construction de colonies israélienne en Cisjordanie. La moitié de ces Palestiniens bénéficient d'un permis de travail délivrés au compte-gouttes tandis que les autres sont employés au noir.Les revenus de ces travailleurs représentent 10 % du produit intérieur brut palestinien. Une situation qui créé des distorsions. Le niveau des salaires versés par les entreprises palestiniennes de Cisjordanie est en effet de 60 % moins élevé. « Cette situation a un effet négatif sur l'éducation. Car elle décourage les jeunes Palestiniens de finir des études secondaires ou supérieures » qui aboutissent à des emplois mal payés ou au chômage, constate la Banque d'Israël.Du côté israélien, les Palestiniens ne représentent plus que 2 % de la main-d'oeuvre du secteur privé. Mais les faibles rémumérations qui leur sont versées ont tendance à tirer l'ensemble des revenus des salaires non qualifiés vers le bas et à décourager ainsi les Israéliens de travailler dans des secteurs tels que le bâtiment ou l'agriculture. De plus, le recours à des travailleurs palestiniens au noir encourage le développement de l'économie parallèle. La tentation est en effet très grande : les Palestiniens employés illégalement en Israël sont payés en moyenne 24 euros par jour, soit deux fois moins que ceux disposant d'un permis de travail. Salam Fayyad, le Premier ministre palestinien, un ancien haut responsable du FMI, qui ambitionne de créer l'an prochain un état palestinien viable, espère réduire cette dépendance d'ici là. Une tâche qui s'annonce difficile. Petite consolation pour lui : l'économie palestinienne est parvenu à réduire une autre dépendance, celle liée à l'aide étrangère. Selon le Comité de coordination de l'aide internationale à la Palestine, l'aide internationale est en effet passée de 28 % à 18 % du PIB palestinien entre 2008 et 2009. PASCAL LACORIE, à Jérusalem
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