Le yen au plus bas depuis quatre ans, les entreprises nippones pas toujours prêtes...

Le verre à moitié vide ou à moitié plein? Difficile de dire si le sommet du dollar atteint le 13 mai face au yen, est le fait d\'un nouvel attrait pour le billet vert, ou au contraire s\'il est consécutif à la politique monétaire expansionniste du Japon. Probablement un peu des deux.Côté américain, la publication d\'un bon indicateur sur les ventes de détails en avril a rassuré les investisseurs sur la reprise économique. Le recul du marché obligataire outre-Atlantique améliore également l\'attractivité des bons du Trésor américains à 10 ans. Enfin, la perspective d\'une baisse du rythme des rachats d\'actifs par la Réserve fédérale américaine, a redonné de la force au billet vert.Le G7 valide tacitement la stratégie de TokyoDe son côté, le yen continue d\'évoluer sous le régime d\'une politique monétaire expansionniste entamée en décembre dernier avec l\'arrivée du nouveau gouvernement de centre-droit dirigé par Shinzo Abe. Cette politique, accusée par certains économistes d\'entretenir une \"guerre des devises\", n\'a pas été mise en cause le week-end dernier à l\'occasion du sommet du G7 des ministres des Finances. Pour les investisseurs, il s\'agit d\'un accord tacite qui pérennise au moins à moyen terme, cette stratégie monétaire.Du coup, le dollar a atteint les 102,15 yens, un sommet depuis octobre 2008. La hausse est de 16,87% depuis le 1er janvier, et de 26,43% depuis six mois, ce qui correspond à peu près à l\'arrivée du nouveau gouvernement japonais.Une aubaine pour les entreprises japonaisesPour les entreprises japonaises, cette baisse du yen est une véritable aubaine. Nintendo, pourtant en grande difficulté d\'un point de vue commercial, a réussi à limiter la casse, comme le montrent ses résultats pour l\'exercice 2012-2013, grâce à des effets de change très favorables. Le groupe s\'attend même à une très forte hausse de son chiffre d\'affaires cette année. D\'autres entreprises comme Nissan ou Sony profitent également de ce gain de compétitivité à l\'export.Fujitsu à contre-courantToutefois, certains fabricants peu internationalisés sont contraints de revoir leur stratégie industrielle à l\'instar du fabricant d\'ordinateurs Fujitsu. Celui-ci est contraint d\'augmenter ses prix en raison de la hausse du prix des produits importés. En effet, si la baisse d\'une devise baisse le prix à l\'export, il augmente le prix des produits importés. Du coup, Fujitsu, dont 66% des ventes sont au Japon, va tenter de mettre en commun plusieurs composants sur l\'ensemble de ses produits (ordinateurs, smartphones...). Le groupe reconnait avoir eu recours à de nombreux fournisseurs à l\'étranger \"pour combattre le yen fort\". Une période désormais révolue...
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