MAM au chômage technique... en attendant mieux.

Michèle Alliot-Marie risque de trouver les journées un peu longues. Voici quelques jours, devant le congrès de l'Union des Jeunes avocats, la garde des Sceaux a reconnu que la réforme pénale annoncée en janvier 2009 par Nicolas Sarkozy ne pourrait pas intervenir avant la présidentielle de 2012, officiellement "en raison de l'encombrement du calendrier parlementaire". En fait, devant la bronca des magistrats et des avocats face à une réforme qui devait, entre autres, faire disparaître les juges d'instruction et donner plus de pouvoirs au parquet, l'Elysée a décidé la semaine dernière de botter en touche. RenoncementSur le fond, la très gaulliste MAM ne doit pas vraiment regretter cet abandon : le projet sarkozyste aurait remis en cause l'organisation judiciaire contenue dans la constitution de 1958. Mais politiquement, ce renoncement ôte du poids politique au garde des Sceaux. Ironie du calendrier, la loi d'orientation sur la sécurité intérieure ( Loppsi 2) qu'elle a préparée lorsqu'elle était ministre de l'Intérieur et que devait défendre son successeur Brice Hortefeux, va, elle aussi, faire les frais de cet embouteillage parlementaire....MonopoleMais à 64 ans, après avoir été quatorze ans ministre depuis 1986 -- notamment de la Défense, de l'Intérieur et de la Justice -- MAM ne compte pas se ranger des voitures... L'ancienne présidente du RPR estime qu'elle a encore un rôle politique de premier plan à jouer. Fin septembre, c'est elle, en tant qu'ancienne députée de la circonscription, qui accueillera sur ses terres, à Biarritz, les journées parlementaires du l'UMP. Une attention de Jean-François Copé qui n'est pas dénuée d'arrières-pensées. De son côté, l'Elysée, qui s'est longtemps méfié de cette ancienne chiraquienne, lui trouve désormais une utilité politique : contrer les assauts de Dominique de Villepin en montrant auprès des anciens électeurs RPR que le premier de Jacques Chirac n'a pas le monopole de l'héritage gaulliste. C'est pourquoi MAM n'a pas été découragée par l'Elysée -- bien au contraire -- de développer son club politique, "le Chêne". La garde des Sceaux espère même que son côté "bon petit soldat" lui ouvre les portes de Matignon à la rentrée pour diriger l'équipe de combat aguerrie qui préparera la présidentielle de 2012...
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.