À l'échelle de Réseau Ferré de France (RFF), mais aussi du système ferroviaire français dans sa globalité, c'est une petite révolution. Le propriétaire et gestionnaire de l'infrastructure ferroviaire a lancé, lundi, la réorganisation du système d'exploitation ferroviaire. La première « tour de contrôle », regroupant l'ensemble des métiers concernés par la circulation ferroviaire, a été inaugurée à Lyon en présence de Dominique Bussereau, secrétaire d'État aux Transports et de Michel Mercier, ministre de l'Espace rural. Ce centre de commandes informatisées, installé dans un tout nouveau bâtiment de 2.700 mètres carrés, entrera en service les 19 et 20 juin. Le choix de Lyon pour cette première n'est pas anodin : la région Rhône-Alpes est un carrefour stratégique en Europe, « noeud essentiel du système ferroviaire français et international » selon Dominique Bussereau, mais menacé de congestion au moindre petit problème. « Il faut faire évoluer en profondeur le système de gestion du réseau ferré pour le rendre plus efficace » a souligné le secrétaire d'État aux Transports, dans son allocution. Jusqu'à présent, la commande des itinéraires (aiguillages et signaux ferroviaires) des 14.000 km du réseau principal était gérée par 1.500 postes d'aiguillage répartis sur tout le territoire, dont les plus anciens ont plus d'un siècle. L'objectif de cette centralisation est de regrouper dans 16 centres la commande des 1.500 postes d'aiguillage, pour offrir une meilleure qualité de service, améliorer le trafic, être plus réactif et efficace en cas d'incidents... Tout cela demandera du temps : vingt ans. Et beaucoup d'argent : quelques 5 milliards d'euros, entièrement financés par RFF. Ce coût devrait cependant être compensé par les gains de productivité, estimés à 200 millions d'euros par an. Déjà installé en Allemagne et en Suisse, ce système a fait ses preuves. Ingrid Seithume

latribune.fr

15 Juin 2010, 13:27

Partager :