Calendrier oblige, la véritable confrontation sur les retraites est renvoyée à la rentrée. Pour autant, les organisations syndicales maintiennent une forte pression sur le gouvernement qui présentera mercredi les grandes lignes de la réforme, a déclaré lundi le ministre du Travail, Eric Woerth sur Radio Classique.Réunie lundi, l?intersyndicale (CGT, CFDT, FSU, Unsa, Solidaires, CFTC) appelle donc à une journée de grève et de manifestations le 24 juin. Et espère faire mieux que le 27 mai, lorsqu'elle avait réussi à faire descendre un million de personnes dans les rues selon la CGT (moins de 400.000 selon la police). Les syndicats protestent contre le projet du gouvernement qui devrait notamment reculer à 62 ou 63 ans l'âge de départ à la retraite, actuellement fixé à 60 ans. Le report va «accroître les inégalités », a martelé lundi sur RMC/BFM TV, le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque. Soulignant que la nouvelle journée d'action du 24 juin est « nécessaire », il a souhaité que « FO tire les leçons de son isolement » et s'y joigne. « Il n'y a pas de volonté des salariés de faire grève », mais s'il le faut, on recommencera à la rentrée » à manifester, lors de l'examen du texte au parlement.divergencesFO, qui appelle mardi à la grève et à une manifestation nationale « s'est isolé », mais « fait fausse route (car) cela ne sert à rien de s'opposer tout seul » et cela « divise le syndicalisme », a ajouté François Chérèque. Un constat que ne partage pas Jean-Claude Mailly qui, lundi, dans les colonnes du « Parisien » expliquait que son syndicat faisait cavalier seul parce que « les autres organisations ont refusé ce que nous proposions (...) FO ne veut pas participer à un marché de dupes (...). Nous nous souvenons de ce qui s'est passé lors de la réforme des retraites de 2003, avec une déclaration commune ambiguë. Nous nous souvenons aussi des manifestations à répétition de 2009, qui ont fini par épuiser les salariés ». Quant à manifester aux côtés de la CFDT, il n'en est pour l'heure pas question. En cause ? L'allongement de la durée de cotisation en faveur de laquelle la CFDT s'est prononcée et que FO rejette catégoriquement.un exercice délicatLes membres de l?intersyndicale ne désespèrent pas de FO de se rallier à leur mouvement, mais également la CFE-CGC qui pourrait être très critique sur certains points de la réforme. Une fois le document entre leurs mains, explique Jean- Grosset, secrétaire général adjoint de l'Unsa, « les membres de l'intersyndicale se retrouveront jeudi pour élaborer un texte commun ». Un exercice qui s'annonce délicat puisqu'il faudra tenir compte des nuances de l'intersyndicale, mais sur l'issue duquel, Jean Grosset se montre « confiant ».

latribune.fr

15 Juin 2010, 13:24

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