Aubry veut un plan anti-austérité des PS européens

« Nous ferions des plans de rigueur, certes, car il faut retrouver un équilibre des finances publiques, mais pas des plans d'austérité. » Martine Aubry, qui reçoit ce mardi rue de Solférino Poul Rasmussen, le président du Parti socialiste européen, souhaite promouvoir « une autre politique économique » au niveau de l'Union. Surtout après le déclenchement de plans d'austérité draconiens en Grèce, en Espagne et au Portugal, des pays dirigés par des socialistes.La première secrétaire du PS a d'ailleurs déploré, dimanche sur France 5, que le chef du gouvernement espagnol José Luis Zapatero ait été « obligé d'appliquer un plan d'austérité » en raison d'une absence flagrante de solidarité européenne.Mercredi, Martine Aubry se rend donc à Bruxelles pour une réunion de tous les dirigeants des partis sociaux-démocrates de l'Union européenne. « Nous allons proposer un plan pour pouvoir sortir à la fois de ces comptes publics inquiétants pour l'avenir, la dette, les déficits, mais en même temps pour ne pas casser la croissance », a-t-elle expliqué. La patronne du PS renvoie aux propos récents du prix Nobel d'économie, Joseph Stiglitz, qui a dénoncé les politiques d'austérité en Europe en agitant le spectre de la grande dépression des années trente. Pour Benoît Hamon, le porte-parole du PS, la commission européenne, « dominée par les droites européennes, ne réclame qu'une seule chose : l'austérité et donc l'incapacité de pouvoir relancer nos économies ».mesures Martine Aubry remet aujourd'hui sur la table l'essentiel du contre-plan de relance présenté l'an dernier par le PS français, notamment l'octroi d'une prime de 200 euros aux ménages modestes et la création de 350.000 emplois jeunes, pour un coût estimé à 5,5 milliards d'euros. « Ce qu'est en train de faire Nicolas Sarkozy, c'est ce qu'il fait depuis trois ans ! Et où sont les résultats ? », a- t-elle lancé en soulignant qu'à la différence de la France, « l'Allemagne est sortie de la crise » et pratique l'austérité « simplement pour réduire ses déficits ». Cette volonté d'harmoniser les positions des socialistes européens se double de la volonté du PS français de se faire davantage entendre dans les instances internationales. Ségolène Royal, vice-présidente de l'Internationale socialiste, est attendue à New York le week-end prochain. L'ex-candidate à la présidentielle de 2007 doit s'exprimer sur la régulation financière. Hélène Fontanaud
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