Bart De Wever, européen par intérêt

Un fier lion de Flandre, doré et étincelant, au milieu des étoiles du drapeau européen. C'est le symbole qu'avait choisi le séparatiste flamand Bart de Wever pour ses affiches électorales. Au moment de la victoire dimanche soir, les militants de la Nouvelle alliance flamande (N-VA) ont acclamé leur héros en agitant des drapeaux flamands et européens. Dans la « vision » de Bart de Wever, le nouvel homme fort républicain du Royaume, l'indépendance de la Belgique passe par l'Europe. « La N-VA est un parti fortement pro-européen », assure-t-il. Davantage par utilité que par passion. « Nous ne voulons pas proclamer l'indépendance de la Flandre du jour au lendemain. Mais nous croyons néanmoins en une évolution progressive de la Flandre et de l'Europe, et dans cette évolution, le système confédéral peut constituer une étape douce », explique-t-il. Il prône une progression vers des pouvoirs renforcés pour la Flandre et pour l'Europe «  considérés comme les deux niveaux de compétences les plus importants au-delà de l'échelon local. Les compétences où les économies d'échelle sont plus importantes que les coûts d'hétérogénéité doivent être exercées à l'échelon européen, notamment : la défense et la monnaie ». L'euro est déjà une réalité et Bart de Wever voit son pays en futur champion du Pacte de stabilité, appartenant à « un groupe fort de pays européens accordant une importance primordiale à une politique budgétaire stricte et des finances publiques saines. » D'ailleurs, fait rare dans une élection, le N-VA a gagné en prônant la rigueur. Appelant à suivre l'exemple de l'Allemagne et des Pays-Bas, Bart de Wever estime que la Belgique devra «  économiser 22 milliards d'euros dans les prochaines années, pour atteindre un budget à l'équilibre en 2015 ». pour une Défense européenneBart de Wever a convaincu 28 % des électeurs flamands en leur promettant de réaliser un rêve  : l'indépendance de la Flandre. Sans pour autant « tout casser » mais, au contraire, en adoptant une approche rationnelle et patiente. « Par exemple, la N-VA n'a pas l'intention de diviser l'armée. Cela ne serait pas intelligent. Nous sommes en faveur d'une défense européenne. » À quand la fin de la Belgique? Pas avant la mise en place d'une véritable défense européenne sur laquelle la Flandre pourrait s'appuyer, répond Bart de Wever.Yann-Antony Noghès, à Bruxelle
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