Les matières premières agricoles sont vouées à la hausse

La décade qui s'annonce ne sera pas celle de l'alimentation bon marché. Pour la FAO, toutes les matières premières agricoles devraient afficher des prix supérieurs à ceux des années 2000, d'ici à 2020. Certaines denrées, qui avaient vu leurs prix grimper à grande vitesse au tournant de 2007 et 2008, comme le blé, le riz, le fromage et le lait en poudre, devraient voir leurs tarifs d'échanges se stabiliser à la moitié de leurs plus-hauts. Mais pour les autres, la pente sera ascendante. Après deux années de turbulences, la majorité des matières premières agricoles sont revenues à des niveaux de prix plus cohérent, à l'exception du sucre. Pour la plupart des grains, dont les cours souffrent aujourd'hui de stocks étoffés, la tendance devrait s'améliorer. La FAO estime ainsi que le blé devrait voir son prix grimper de 19 % d'ici à 2019. Pour le riz, la tendance pourrait être inverse. Le prix moyen de 570 dollars la tonne constaté début 2010 ne devrait pas se prolonger. Les politiques de soutien à la production, comme en Birmanie, au Cambodge et au Laos, pourraient faire de ces pays des exportateurs, aux côtés de la Thaïlande et du Vietnam. La production d'huiles végétales est attendue en nette hausse : d'ici à 2019, elle devrait progresser de 40 %, principalement au Brésil et en Asie du Sud-Est où l'huile de palme continue de croître. Mais les Etats-Unis devraient toutefois rester le premier pays producteur d'huile végétale. La consommation de sucre risque de croître encore plus rapidement que la production, pourtant attendue elle-aussi en hausse, de 24 %, ce qui devrait se traduire par des prix soutenus. Même chose pour l'éthanol, dont la consommation est prévue en forte hausse du fait des politiques incitatives mises en places, notamment aux Etats-Unis. Tendance de fondEnfin les produits carnés et laitiers continueront de connaître une demande exponentielle, en raison du progrès des niveaux de vie. Une tendance de fond irrigue les perspectives des deux organisations internationales : le Brésil, la Chine et l'Inde devraient modifier la mappemonde de la production, de la consommation et des échanges internationaux de denrées alimentaires dans les 10 prochaines années. Pour la FAO, la question de l'alimentation représente aussi un enjeu de croissance, alors que le nombre d'individus souffrant de la faim est estimé à un milliard. La valeur ajoutée des salariés est en effet 20 fois plus importante dans les pays où le taux d'individus souffrant de la faim est de 2,5 %, que lorsqu'il atteint 35 %.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.