Les éditeurs misent sur le boom d'Internet et des « applis » sur smartphones

Changement d'ambiance cette année à l'E3, la grand-messe du jeu vidéo. Après des années de croissance phénoménale, les éditeurs de jeux vidéo ne sont plus à la fête. Le marché mondial des logiciels de jeux a chuté de 10 % l'an dernier. Illustration de cette crise, l'éditeur français Ubisoft a clos son exercice 2009-2010 sur une perte (de 43,7 millions d'euros), la première depuis 2004 et la deuxième depuis sa création, il y a 24 ans. La faute à la récession économique, certes, qui a notamment découragé les joueurs occasionnels, mais pas seulement : les éditeurs traditionnels subissent la concurrence croissante des jeux sur Internet. Qu'il s'agisse de jeux multijoueurs comme « World of Warcraft » d'Activision Blizzard (groupe Vivendi) ou de jeux sur réseaux sociaux, les ventes ont bondi de 19,2 % en 2009, selon l'Idate (Institut de l'audiovisuel et des télécoms en Europe). À cette concurrence s'ajoute celle des applications de jeux sur téléphones mobiles, « applis » qui ont vu leurs ventes grimper de 32 % l'an dernier. Déclinaison moins Rentable Une tendance qui va s'amplifier, le cabinet Gartner tablant sur une hausse de 19 % du marché mondial des jeux sur appareils mobiles en 2010, à 5,6 milliards de dollars. Et ce montant est appelé à doubler en 2014, d'après Gartner, en raison de la démocratisation des smartphones et du succès attendu des tablettes tactiles comme l'iPad d'Apple. Quant au chiffre d'affaires généré par les jeux sur Internet, il devrait encore s'envoler de 20,5 % cette année, selon l'Idate. Certains éditeurs traditionnels ont choisi de regarder le verre à moitié plein, en investissant ces créneaux porteurs. Ainsi, Electronic Arts a racheté Playfish, qui développe des jeux pour le réseau social Facebook. Et les activités « online » d'Atari représentent désormais 11 % du chiffre d'affaires du groupe, contre 2 % il y a un an. Enfin, bien des éditeurs classiques conçoivent désormais des jeux pour l'iPhone et l'iPad d'Apple. Il faut dire que la distribution par téléchargement de déclinaisons particulières, voire de nouveaux épisodes, permet aux éditeurs de prolonger la durée de vie de jeux à succès. Le problème, c'est que ce type de jeux est beaucoup moins rentable que les jeux traditionnels. Ces derniers se vendent entre 25 et 60 dollars dans les magasins « en dur », alors que des jeux peuvent être achetés pour moins de 1 dollar dans l'App Store, le magasin virtuel d'Apple. Reste que le marché des jeux vidéo traditionnels sur consoles, contrairement à celui des jeux sur PC, garde du potentiel. Il va notamment bénéficier des nouvelles baisses de prix des consoles existantes, qui ne seront remplacées qu'en 2012 ou 2013. Ces baisses de prix doperont les ventes et élargiront donc la base de consoles installées pour les jeux. Christine Lejoux
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