TECHNO & MÉDIASDans un secteur de la presse écrite d'information en difficulté où la tendance est plutôt à la vente qu'à la création de titres, Rue89 lance son magazine. À tout juste 3 ans, le site d'information en ligne fondé par Pierre Haski, Pascal Riché et Laurent Mauriac, trois anciens de « Libération », se lance sur le « vieux » support papier, avec le mensuel « Rue89 » en kiosques le jeudi 16 juin. « Une nouvelle étape dans la construction de la maison Rue89 qui est aujourd'hui en phase d'arriver à l'équilibre économique », a souligné Pierre Haski, président du groupe. « Le site Internet reste bien sûr le navire amiral du groupe », explique son dirigeant pour qui cette diversification dans le papier est logique. D'autant que Rue89 ne prend pas de grand risque financier. Le site fournit le contenu éditorial. La réalisation est à la charge de son partenaire, Frédéric Allary (Éditions de la Cerisaie), ancien DG des Inrockuptibles. Réalisé « avec les moyens de la maison  », le dernier né de Rue89 va pouvoir compter sur le site et ses 1,5 million de visiteurs uniques (sources Nielsen) pour se faire connaître. Le mensuel vise les fidèles du site Rue89 qui auraient raté des articles importants. Et ils sont nombreux puisque les articles les plus lus sont consultés en moyenne par « seulement » 100.000 visiteurs. Au programme du magazine d'une centaine de pages et qui adopte un petit format original, une sélection d'articles du Web, réactualisés si nécessaire. Vendu 3,90 euros, le numéro 1 a été tiré à 87.000 exemplaires. L'objectif est modeste : le titre vise des ventes de 30.000 exemplaires pour un point d'équilibre à 20.000 exemplaires. Depuis son lancement en mai 2007, Rue89, qui emploie une vingtaine de personnes dont 14 journalistes, a levé plus de 2,2 millions d'euros et ses fondateurs le contrôlent à hauteur de 46 %. À l'équilibre au 4e trimestre, le groupe qui devrait encore perdre 200.000 euros cette année, devrait, « sauf accident » être bénéficiaire l'an prochain, selon son président. En 2009, il a dégagé 1 million d'euros de chiffre d'affaires. Le modèle économique repose sur la publicité qui contribue entre 55 % et 60 % des revenus et les services : le développement de sites pour d'autres clients et la formation au web, qui permet d'atteindre l'équilibre. Sandrine Bajo

latribune.fr

15 Juin 2010, 13:26

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