IS2T programme des milliards de puces pour les objets du quotidien

Pour Fred Rivard, la révolution numérique a commencé en 1999. Cette année-là, le nombre de micro-contrôleurs a dépassé le nombre d'humains sur la planète. Il s'agit d'une puce électronique qui possède des capteurs. Elle numérise les informations recueillies par ces capteurs et les envoie à un calculateur. Depuis 1999, les choses se sont accélérées ; aujourd'hui, on compte 100 milliards de micro-contrôleurs dans le monde. Il s'en vendra 14 milliards en 2010. Fred Rivard, qui a créé en 2004 la société nantaise IS2T (Industrial Smart Software Technology), ne s'intéresse qu'aux micro-contrôleurs 32 bits, largement présents dans nos outils quotidiens. Il a mis au point un atelier logiciel qui peut leur apporter de l'intelligence en les programmant en langage Java. Informé par un micro-contrôleur 32 bits, un calculateur va prendre des décisions et communiquer avec le monde extérieur. Par exemple, « autrefois, les grille-pain possédaient un bilame de sécurité qui, en cas de surchauffe, permettait de couper le contact, explique Fred Rivard. Aujourd'hui, ce procédé mécanique de sécurité a disparu pour être remplacé par un capteur de température, un micro-contrôleur, et un relais qui ouvre le contact électrique ». L'omniprésence des micro-contrôleurs a une conséquence insoupçonnée : dans le monde, 98 % des capacités de calcul vont dans les objets du quotidien, les PC ne représentant que 2 % de ces capacités. licence d'exploitationProgrammer des micro-contrôleurs en Java peut devenir rapidement fructueux. « Pour utiliser Java, on a besoin d'une plate-forme applicative Java qu'on appelle un processeur virtuel, explique Fred Rivard. Ces plates-formes sont assez grosses sur les PC. Nous avons pu réduire leur taille par un facteur de 100. Elles peuvent maintenant fonctionner sur de petites puces tout en conservant les fonctionnalités des grosses machines sur PC. Nous pouvons faire tourner un programme sur un smartphone, sur un PC mais aussi sur un four micro-onde. » IS2T gagne de l'argent en vendant une licence d'exploitation de sa plate-forme et en touchant une redevance sur chaque produit vendu utilisant sa technologie. L'entreprise emploie 15 personnes. Après avoir levé 1,25 million d'euros en 2007, elle prépare un second tour de financement de 3 millions d'euros pour déployer son réseau commercial. IS2T a déjà travaillé pour l'équipementier automobile Siemens VDO (racheté par Continental), mais aussi pour la DGA et Orange. Des entreprises comme NXP, STM, Atmel et Freescale ont présenté sa solution à leurs propres clients. « Nous avons inventé un process appelé ?Drag'Emb Drop? qui simplifie considérablement la programmation d'une puce électronique, confie Fred Rivart. Nous n'avons pas besoin d'une machine de guerre comme les dernières générations de puces ARM pour le faire fonctionner. Un micro-contrôleur de 3 dollars suffit. » Une perspective qui intéresse des grands noms de la téléphonie et de l'électronique grand public.
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