Tabac : lundi le paquet de cigarettes le moins cher coûtera 6,30 euros, le plus vendu passera à 6,80

C\'est lundi que les prix du tabac vont augmenter. Le ministre délégué chargé du Budget, Bernard Cazeneuve, a signé l\'arrêté d\'homologation entérinant cette hausse, applicable dès le 15 juillet. \"Dans le cadre de la politique déterminée de santé publique que mène le gouvernement, les prix du tabac augmenteront, lundi 15 juillet, de 20 centimes pour les paquets de cigarettes et de 40 centimes pour les paquets de tabac à rouler, répercutant la hausse de la fiscalité intervenue le 1er juillet\", a expliqué le ministère dans un communiqué publié ce samedi. Une hausse de la fiscalité des produits du tabac avait été votée fin 2012 en loi de financement de la Sécurité Sociale pour 2013 et a pris effet le 1er juillet. Elle sera donc répercutée le 15 juillet sur les prix. Le paquet de cigarettes le moins cher coûtera 6,30 euros, le plus vendu passera à 6,80.Selon le ministère du Budget, cette hausse a été \"précédée d\'échanges à caractère technique avec les fabricants, afin d\'aboutir à une évolution homogène des tarifs des fabricants. Celle-ci permet la mise en œuvre de la politique de santé publique du gouvernement, dans un cadre où le ministre du Budget ne dispose pas du pouvoir discrétionnaire de fixation des prix ou du calendrier de leur évolution\". La précédente hausse des prix, de 40 centimes en novembre 2012, \"a eu un effet dissuasif avéré sur la consommation\", a expliqué Bercy. Les ventes de cigarettes ont baissé de près de 9 % au premier semestre 2013, par comparaison avec le premier semestre 2012. La nouvelle augmentation des prix de juillet 2013 aboutit à une progression marquée des prix, d\'environ 10 % en moins d\'un an. \"Le niveau des prix du tabac en France, le plus élevé de l\'Europe continentale, est ainsi le reflet de l\'action du gouvernement pour modérer la consommation de tabac, s\'est réjoui le ministère. Cette détermination se traduit également au niveau européen par la position exprimée de la France en faveur d\'une convergence vers des prix du tabac élevés dans l\'ensemble de l\'Union\". A l\'occasion de cette hausse, Bernard Cazeneuve souligne également le \"rôle essentiel que jouent les buralistes dans la commercialisation encadrée des produits du tabac, en particulier grâce à leur vigilance pour assurer le respect de l\'interdiction absolue de vente aux mineurs et confirme sa détermination à lutter contre la contrebande de produits du tabac\".Les buralistes en colèreLa Confédération des buralistes va bloquer lundi des déclarations administratives et apposer des affiches dans les bureaux de tabac pour \"interpeller\" ses 10 millions de clients \"sur ce qu\'ils payent réellement\", a-t-elle prévenu mercredi. Concrètement, les buralistes n\'enverront pas à l\'administration les \"déclarations de stock\" qu\'ils doivent remplir à chaque changement de prix. Car cette nouvelle hausse des prix, qui intervient alors que les ventes officielles sont en baisse, inquiète les buralistes qui craignent à nouveau un recul de leur activité. Par ailleurs, les 27.000 buralistes sont invités à apposer une affiche \"destinée à interpeller les 10 millions de clients du réseau sur ce qu\'ils payent réellement (décomposition du prix d\'une cigarette, entre taxes, fabrication/distribution et commission allouée aux buralistes)\".Outre la hausse des prix, la Confédération s\'inquiète aussi du rapport Queyranne qui doit être remis mercredi. Selon la Confédération, le rapport propose de \"démanteler le contrat d\'avenir signé entre les buralistes et l\'Etat\", qui prévoit des compensations financières au recul des ventes de tabac. \"L\'avenir d\'un nombre important de buralistes pourrait se jouer sur ces seules recommandations, estime la Confédération. Près d\'un millier de buralistes frontaliers ou encore plusieurs centaines de petits débits ruraux, sont déjà fragilisés\". Selon la Confédération, la suppression de la remise compensatoire (une des mesure du Contrat d\'avenir) affecterait \"23.000 des 27.000 buralistes, avec une baisse des commissions tabac pouvant aller de 2 % à 17 %, selon le niveau de ventes\". La suppression de la remise additionnelle, destinée aux buralistes les plus fragilisés, principalement situés dans les départements frontaliers, affecterait \"5.270 buralistes et se traduirait par une baisse des commissions tabac pouvant aller de 8 % à 27 %, selon le niveau des ventes\", souligne-t-elle.Rencontre avec le ministre du BudgetLe président des buralistes, Pascal Montredon, à la tête d\'une délégation de la confédération des buralistes, a rencontré mercredi le ministre délégué chargé du Budget Bernard Cazeneuve. Bernard Cazeneuve \"a rappelé\" que les hausses de prix du tabac étaient \"justifiées par la politique de santé publique du gouvernement, car elles ont un impact direct sur la consommation\". \"Il a indiqué que les propositions concernant les buralistes formulées dans le rapport Queyranne sur la modernisation des aides publiques aux entreprises ne constituaient qu\'une piste de réflexion, et qu\'aucune décision ne serait prise concernant le contrat d\'avenir - ensemble d\'aides financières attribuées aux buralistes en contrepartie de leur mission de service public - sans concertation approfondie avec les buralistes\", a précisé Bercy dans son communiqué. Une nouvelle rencontre aura lieu en septembre, indique le ministère.
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