Nicolas Sarkozy veut faire maigrir les effectifs des régions

Pour la deuxième fois en quelques mois, Nicolas Sarkozy incite les collectivités territoriales à appliquer à leurs effectifs la même règle que celle que s'impose l'État depuis 2007, à savoir le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant en retraite. Sans grande surprise, c'est par une fin de non-recevoir qu'est accueilli « l'appel à la responsabilit頻 du président de la République. Au mieux, cette invite aux collectivités locales rencontre un silence poli. Au pire, elle suscite une réaction courroucée d'élus ayant peu apprécié d'être ainsi stigmatisés par le chef de l'État. Pour Martin Malvy , président de la région Midi-Pyrénées (PS) et porte-parole de l'Association des régions de France (ARF), la mise en cause par Nicolas Sarkozy de l'augmentation du nombre des fonctionnaires des régions est « inadmissible » : « Tous les rapports, y compris ceux de la Cour des comptes, ont démontré que, si les effectifs des personnels des régions ont augmenté, c'est parce que l'État leur a transféré plus de 80.000 agents au cours de ces dernières années. » La bataille de chiffres ne fait que commencer puisque Nicolas Sarkozy oppose pour sa part les 100.000 emplois supprimés depuis trois ans par l'État à l'augmentation du nombre de fonctionnaires territoriaux de « 34.000 chaque année depuis dix ans, à compétence constante », selon lui. DécentralisationLa lecture du dernier rapport de la Cour des comptes sur les effectifs de la fonction publique lui donne en partie raison, en mettant en évidence la montée en flèche du personnel de la fonction publique territoriale. « Les collectivités territoriales ont, en vingt ans, augmenté leurs effectifs de plus de moiti頻, indique le document. Quant à la règle du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant en retraite, elle n'est pas d'actualité dans les collectivités locales : selon le rapport annuel sur l'état de la fonction publique, sur 100 agents employés fin 2007 dans les collectivités locales (dernière année connue), 11,1 avaient été recrutés au cours de l'année écoulée, tandis que 7,8 en étaient sortis. Mais les sages de la Cour des comptes donnent des explications à cette situation : les augmentations d'effectifs dans les régions et les départements doivent, selon eux, beaucoup à la décentralisation et aux transferts de compétence. À l'inverse, on s'explique moins bien la forte progression du nombre d'agents employés dans les communes (+ 49,9 % entre 1980 et 2007) alors que, en même temps, explosait de 154 % les effectifs employés par les regroupements de communes.
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