Retraites : les syndicats face à l'inflexibilité de l'exécutif

Des drapeaux multicolores, estampillés CGT, CFDT, Solidaires, ou Force ouvrière, flottaient, mardi, à l'angle du boulevard des Invalides et de la rue de Grenelle à Paris. A l'occasion de la présentation du projet de loi sur les retraites au Conseil des ministres, sept syndicats avaient, en effet, appelé à un rassemblement devant le ministère du Travail pour redire leur opposition à la réforme. Et tout l'été, barbecues ou visites surprises dans les permanences des députés UMP sont prévus. Mais les leaders syndicaux le savent. Ces actions symboliques, si nombreuses soient-elles, ne changeront rien au texte gouvernemental. Il leur faut désormais marquer un coup majeur pour espérer infléchir la position de l'exécutif. En faisant descendre dans la rue entre 800.000 personnes (selon la police) et 2 millions (selon la CGT), l'intersyndicale avait semblé marquer un point le 24 juin dernier. Mais entre-temps l'affaire Woerth-Bettencourt a occulté le débat sur les retraites. Et lundi soir, le chef de l'Etat a écarté toute modification majeure, notamment sur le recul de l'âge de départ à 62 ans. Et d'enfoncer le clou. « Ce qui aura une influence, c'est l'idée que nous nous ferons de la justice, ce n'est pas l'importance des manifestations », a martelé Nicolas Sarkozy sur France 2. lobbying intenseLe 7 septembre, jour de la prochaine journée d'action, l'intersyndicale joue gros. « Ne nous cachons pas qu'il faudra beaucoup, beaucoup de monde dans la rue pour obliger le gouvernement à évoluer », reconnaît Bernard Thibault, le leader de la CGT. Mais un afflux de manifestants n'y suffira pas car l'exécutif a pris soin de garder d'éventuelles concessions sur la pénibilité ou les polypensionnés pour le cas où les syndicats feraient carton plein. Ces derniers réfléchissent déjà à la suite. Le 23 août, date de la prochaine intersyndicale, une partie d'entre eux militera pour l'organisation d'une nouvelle journée d'action dès septembre et bien avant la manifestation prévue le 29 septembre à Bruxelles à l'appel de la Confédération européenne des syndicats. D'autres organisations, à l'instar de la CFDT, parient désormais sur un lobbying intense auprès des parlementaires de la majorité. Avec l'idée qu'ils hésiteront à défendre une réforme « injuste », de peur de déplaire à leur électorat.
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