L'exécutif peine à mettre fin à l'affaire Woerth

« Vous avez voulu jouer avec ces rumeurs, vous avez perdu, mais la démocratie a gagné. » Devant l'Assemblée nationale, et s'adressant bien sûr aux députés socialistes, François Fillon a voulu mettre un terme, mardi, à l'affaire Woerth, après l'intervention présidentielle, suivant la publication du rapport de l'Inspection générale des finances, exonérant Éric Woerth de toute responsabilité dans l'affaire Bettencourt, en tant que ministre du Budget. Officialisée mardi soir, la démission du ministre du Travail de son poste de trésorier de l'UMP, allait bien sûr en ce sens. Et, titrée « Comment j'ai surmonté l'épreuve », l'interview accordée par Éric Woerth au « Figaro », daté de mercredi, devait achever de clore un mois de polémique. Mais l'exécutif en a-t-il vraiment fini avec cette affaire ? Selon un sondage Ifop publié dans « le Figaro », 60 % des Français n'ont pas été convaincus par les arguments de Nicolas Sarkozy mis en avant sur ce dossier. Surtout, dans sa dernière édition, « Le Canard Enchaîné » ouvre un nouveau front. L'hebdomadaire satirique met en cause le maire de Chantilly pour son action au cours des ses derniers jours à Bercy, au printemps 2010. Six jours avant de quitter ce ministère, il aurait « bradé une parcelle de la forêt de Compiègne avec son hippodrome et son golf à une association amie », vendue la société des courses de Compiègne pour 2,5 millions d'euros.Vendu à l'estimation des domaines « C'est n'importe quoi » a rétorqué le ministre du Travail mercredi sur RTL, affirmant que « ça été vendu à l'estimation des domaines (...) dans le cadre d'une politique de vente des propriétés immobilières de l'État ». Président de la société de courses de Compiègne, Antoine Gilibert a déclaré, également sur RTL, que le prix demandé lui avait paru « cher », tablant plutôt sur un prix de 1,5 million d'euros. La société de courses possédait un bail de douze ans, et payait, selon Bercy, 50.000 euros de loyer par an.De son côté, « Le Nouvel Observateur » affirme que les Bettencourt auraient versé jusqu'à 30.000?euros pour financer la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, avec l'accord d'Éric Woerth. Mais, s'agissant de plusieurs versements de 7.500 euros (le plafond fixé par la loi) à diverses associations, assimilées à des partis politiques, cette pratique, assimilable à un détournement de l'esprit de la loi, n'est pas strictement illégale. Selon le député Arnaud Montebourg, le PS pourrait saisir la justice, puisque « le pouvoir bloque les enquêtes indépendantes ». I. B.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.