Mesut Özil, Sami Khedira, Cacau et les autres, sont non seulement le symbole de la nouvelle « Mannshaft », mais aussi l'emblème de la politique de naturalisation pratiquée par l'Allemagne depuis 2000. L'équipe de football allemande compte onze joueurs d'origine étrangère sur 23. Cependant, l'acquisition de la nationalité allemande est plus complexe que ne le reflète la Mannshaft. Traditionnellement très restrictive, car s'appuyant avant tout sur le « droit du sang » (par rapport au droit du sol), la politique actuelle n'en reste pas moins prudente. Rien d'automatique dans l'accession à la citoyenneté allemande. Certes, désormais, les nouveaux-nés - dont au moins un des parents a vécu huit ans légalement sur le sol allemand, obtiennent automatiquement la citoyenneté mais ils doivent refaire une demande avant leurs 23 ans pour la conserver... bonne Maîtrise de la languePour les autres, il faut avoir vécu huit ans sur le sol allemand et disposer d'un permis de séjour pour pouvoir prétendre à la citoyenneté. En outre, le ministère de l'Intérieur exige une très bonne maîtrise de l'allemand et demande aux candidats de pouvoir subsister sans assistance sociale. Dans certains cas, on ne soumet à un test de naturalisation que les immigrés non européens. Test difficile, qui se centre autour de valeurs morales et familiales typiquement occidentales et promeut l'assimilation plus que l'intégration. Enfin, la double nationalité est interdite hors Union européenne (sauf exception). Résultat, sur les 2,6 millions de Turcs en Allemagne - la communauté immigrée la plus large - seuls 24 % ont la nationalité. Si certains, tel le patron des Verts allemands, Cem Özdemir (né de parents turcs, il a obtenu sa naturalisation en 1992), sont bien intégrés, la plupart des enfants de « gastarbeiter » turcs veulent garder la citoyenneté turque, dans l'espoir de retourner « au pays » un jour. Aude Villiers-Moriamé

latribune.fr

14 Juill 2010, 23:21

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