Merkel veut relancer les relations économiques germano-russes

La Russie demeure pour l'Allemagne un partenaire économique essentiel. C'est le message que veut faire passer Angela Merkel au cours des douzièmes consultations germano-russes qui se tiennent ce mercredi et ce jeudi à Ekaterinbourg. La chancelière, qui rencontra le duumvirat russe Dmitri Medvedev et Vladimir Poutine, sera accompagnée par la crème du patronat allemand, une vingtaine de dirigeants parmi lesquels ceux d'E.ON, Commerzbank, Metro, Volkswagen ou BASF. Peter Löscher, le président de Siemens, en profitera pour signer un contrat pour la livraison de trains régionaux d'une valeur de 2,2 milliards d'euros et envisagerait de créer une coentreprise dans le domaine des éoliennes. L'enjeu de ce voyage est surtout de renforcer des liens économiques traditionnellement forts entre les deux pays, mais qui tendent à s'affaiblir. L'an passé, les exportations allemandes vers la Russie ont reculé d'un tiers alors qu'elles continuaient de progresser vers le Brésil, la Chine et l'Inde. De même, en 2008, les investissements directs allemands avaient chuté d'un quart en un an. Dynamisme de l'asiePour Christian Wipperfürth, chercheur à l'institut DIAS de Düsseldorf, « l'Allemagne va rester de loin le plus important partenaire économique de la Russie en Europe  ». Mais, prévient-il, « cette année, la Chine va devenir le premier partenaire commercial de la Russie, détrônant l'Allemagne. La Russie se tourne de plus en plus vers l'Asie, plus dynamique. Et l'Union européenne est plus distante ». Klaus Mangold, président de la « commission Est de l'économie allemande » (OA), l'organisme patronal chargé des liens avec la Russie, acquiesce  : « l'Allemagne doit confirmer sa place de partenaire naturel pour la modernisation du pays, alors que la France et la Chine ont clairement renforcé leurs positions ». Le moment est favorable, car l'économie russe a retrouvé la croissance, mais doit renforcer sa compétitivité. « La Russie doit renverser la vapeur pour rester au niveau des autres BRIC », affirme Klaus Mangold. Les patrons allemands attendent beaucoup de cet effort de modernisation et de privatisation, mais l'OA espère aussi que cette réunion débouchera sur un programme de coopération clair et un calendrier. La question des gazoducs devrait cependant s'inviter au centre des discussions. Ces derniers jours, les rumeurs se faisaient insistantes concernant une volonté de la Russie d'attirer le géant énergétique RWE, principal actionnaire du projet Nabucco - qui prévoit d'envoyer le gaz de la Caspienne en direction de l'Europe sans passer par la Russie - vers son propre projet, South Stream. Mercredi, le gouvernement allemand a cependant répété son soutien au projet Nabucco.
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