Wall Street n'a pas pansé toutes ses plaies

Ce matin-là, Wall Street s'est réveillée dans la stupeur. L'une de ses plus grandes banques, Lehman Brothers, s'était écroulée durant le week-end. Une autre, Merrill Lynch, avait préféré se placer sous la coupe de Bank of America. Si l'indice Dow Jones a plutôt bien « résisté » ce 15 septembre 2008, affichant tout de même un retrait de 4,42 %, les valeurs financières ont accusé le coup. AIG, qui sera sauvé quelques heures plus tard, s'est effondré de 60,8 %, Bank of America de 21,31 %. A Paris, le CAC 40 a lâché 3,78 %. Mais le pire était à venir.Aujourd'hui, Wall Street n'a pas pansé toutes ses plaies. L'indice S&P et le Dow Jones sont encore à un peu plus de 10 % et 7 % de leur niveau précédant la chute de Lehman. La crainte d'un remake de la Grande dépression les a durablement affaiblis. Il a fallu attendre le 9 mars 2009 pour parvenir à établir un plancher, après 43 % de repli du Dow Jones (-53,8 % par rapport à son point haut d'octobre 2007). La veille, Ben Bernanke, le président de la Réserve fédérale, avait redonné espoir aux investisseurs en estimant que la sortie de la récession était possible dès 2009. Sans compter l'effet bol d'air de ce petit mémo interne à Citigroup évoquant un retour aux bénéfices en janvier et février 2009. reprise encore fragileL'action Citigroup ne valait alors plus que 1 dollar. Aujourd'hui, encore en retrait de 77 % sur deux ans, elle reste parmi les valeurs du S&P 500 les plus affaiblies. Au sein du Dow Jones, Alcoa, par ailleurs affecté par les doutes sur la croissance chinoise, et Bank of America s'affichent encore en retrait de 58 à 60%. L'aversion au risque reste élevée. « La reprise économique est encore fragile. Les intervenants s'interrogent sur son caractère pérenne, en dehors de tout effet de reconstitution des stocks ou de plans de relance », explique Christian Parisot, stratégiste chez Aurel-BGC. « Les banques vont mieux, mais la distribution de crédits n'est toujours pas revenue à la normale. Quant à l'investissement des entreprises, il reste faible ». Un contexte peu propice à de grands mouvements à court terme. C. Fr.
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