D'un rally des obligations d'État américaines à l'autre

Véritable coup de grisou financier, la faillite de Lehman Brothers avait provoqué un immense mouvement d'aversion au risque qui s'était notamment manifesté par le rally historique des obligations d'Etat américaines. Intégrant littéralement la fin du monde, le taux des titres à 10 ans, qui évolue en sens inverse des prix, avait ainsi touché un plus bas historique de 2,0352 % le 18 décembre 2008, alors qu'il évoluait encore avant le 15 septembre aux alentours de 3,70 %. Selon les indices EFFAS/Bloomberg, les titres américains de maturité supérieure ou égale à un an avaient alors engrangé 10 % entre ces deux dates, soit un gain annualisé de 43,8 % !Malgré le plongeon redoublé des Bourses entre janvier et mars 2009, ce mouvement impressionnant avait donné lieu à des prises de bénéfices, les taux remontant de 2 % à 3 % en tout juste deux mois. La panique atteignait alors son paroxysme, poussant les intervenants à liquider leurs avoirs et se réfugier dans le havre de paix ultime : le dollar américain. Comparé aux principales monnaies des partenaires commerciaux des Etats-Unis, le billet vert a ainsi touché son plus haut niveau depuis 2005 le 9 mars 2009, date du rebond des places boursières.craintes aiguisées par la GrèceJusqu'au début du printemps 2010, les signaux d'amélioration de la conjoncture ont permis un regain d'optimisme sur les marchés financiers, qui a bénéficié aux actifs risqués. Mais les craintes aiguisées par la Grèce et le ralentissement de l'économie américaine ont depuis redonné du lustre aux obligations d'Etat. Après être remonté jusqu'à 4 % le 5 avril 2010, le taux à 10 ans américain est redescendu jusqu'à 2,41 % le 25 août et stationne aujourd'hui aux alentours de 2,70 %. Julien Beauvieux
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