Le coût des catastrophes naturelles inquiète assureurs et réassureurs

Après une hausse de 8,3 % cette année, le prix de la réassurance des événements naturels en France devrait se stabiliser en 2011. « Les cédantes [assureurs, Ndlr] sont confiantes », a indiqué mardi Daniel Fortuit, secrétaire général de l'association des Rendez-Vous de septembre à Monte-Carlo. Trois évolutions se préparent cependant à moyen terme. La multiplication des sinistres d'amplitude moyenne ou faibles -  comme la tempête Xynthia de février 2010 - sur le territoire français pourrait conduire les assureurs à revoir leur programme de réassurance d'événements climatiques. Depuis quinze ans, les compagnies n'ont en effet pas cessé d'augmenter la part des risques non réassurés, c'est-à-dire la franchise par sinistre. De 281 millions d'euros de franchises au titre du risque de tempête en 1994, le marché français est passé à 624 millions en 2004 puis à 1,05 milliard d'euros en 2010. Afin d'éviter une trop grande volatilité de leur résultat annuel, les compagnies d'assurance pourraient souscrire de nouvelles couvertures contre le cumul de plusieurs sinistres moyens la même année. En parallèle, certains assureurs devront revoir leur plafond de couverture (franchise + montants de réassurance achetés) par événement. Ce plafond s'est stabilisé à 10 milliards d'euros par sinistre en 2009 et 2010. Or, la tempête Lothar en 1999, sinistre le plus élevé ces dernières années en France, n'a coûté « que » 4,8 milliards d'euros. Et l'événement climatique majeur qui ne se produit qu'une fois tous les cent ans ne coûterait que 7,9 milliards. Reste que les nouvelles normes Solvabilité 2 devraient contraindre les assureurs à se couvrir contre le risque de ruine susceptible de survenir une fois tous les 200 ans. Il y a donc « probablement des assureurs qui devront acheter plus de réassurance des événements naturels », selon Daniel Fortuit. renforcer la préventionEnfin, les assureurs et réassureurs doivent s'attendre à une réforme du régime des catastrophes naturelles en France, peut-être d'ici à fin 2010, mais « en tout cas d'ici à fin 2011 », a estimé mardi Bernard Spitz, président de la Fédération française des sociétés d'assurance (FFSA). Trois rapports parlementaires ont été réalisés récemment sur le sujet. Tous insistent sur la nécessité de renforcer la prévention. L'un d'entre eux, le rapport Dumas, envisage une hausse de 12 % à 30 % de la part de la prime d'assurance habitation obligatoirement dévolue au risque catastrophes naturelles, de même que l'exclusion des logements construits sans permis ou avec un permis non conforme.
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