Blocage sur le déploiement du très haut débit

télécoms Orange d'un côté, Free et SFR de l'autre. Malgré les efforts des pouvoirs publics, les opérateurs télécoms ne parviennent pas à s'entendre sur la manière de déployer le très haut débit dans les villes de 5.000 à 10.000 habitants. Les discussions, qui traînent depuis le printemps, achoppent sur la question de l'éventuelle création d'un opérateur commun, dédié au déploiement de la fibre optique. Orange s'y opposerait.mutualisationEn matière de fibre optique, la France se divise en trois parties. La zone 1 recouvre les grandes agglomérations, soit environ 5 millions de foyers. Les pouvoirs publics entendent y fixer des règles et laisser faire la concurrence. L'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) a d'ailleurs publié son projet de décision cet été, et attend le retour de l'Autorité de la concurrence avant la fin du mois. Viennent ensuite la zone 2, moyennement dense, et la zone 3, peu dense. Sachant que moins la population est dense plus le coût du « fibrage » est élevé, cette zone 3 devra faire sans aucun doute l'objet d'investissements publics massifs et durables.Reste la zone intermédiaire, sur laquelle les débats se focalisent, notamment pour éviter que les opérateurs investissent tous aux mêmes endroits, les plus rentables. Pour conjurer ce risque, l'Arcep propose la mutualisation. Les opérateurs devraient s'entendre pour investir chacun dans une zone déterminée. Ces derniers disposeraient ensuite du réseau des concurrents par le biais d'un marché de gros. Devant l'ampleur des sommes concernées ? fibrer la France coûterait 40 milliards d'euros, selon la Caisse des dépôts et consignations (CDC) ?, les opérateurs semblent être aujourd'hui disposés à cette solution.Mais la nature de leur association reste floue. Alliance formelle ou informelle ? Le directeur général de la CDC, Augustin de Romanet, a avivé les débats le 10 septembre lors du séminaire sur le numérique organisé par Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'État au Numérique. Il s'est prononcé en faveur de la création d'une société regroupant les trois opérateurs et la CDC, bénéficiant d'une aide financière de l'État. Cette solution présente, selon lui, le triple avantage d'éviter les investissements doublons, d'accélérer le déploiement de la fibre optique sur la zone 2 et de rendre l'opération transparente financièrement. Selon nos informations, Free et SFR sont fervents supporteurs de cette option, tandis que France Télécome;lécom souhaiterait conserver sa liberté de man?uvre.« Il faut être très pragmatique sur cette question. Des collectivités et des opérateurs investiront seuls dans certaines zones, il ne faut pas les en dissuader. Mais la mutualisation est nécessaire. Mettre les acteurs autour d'une même table est un minimum », explique Bruno Retailleau, sénateur UMP de Vendée et rapporteur de la loi Pintat, qui passera devant les députés le 13 octobre. Cette loi laisse soigneusement les deux options ouvertes. Elle demande certes à l'Arcep d'« assurer la cohérence des déploiements » de la fibre optique. Mais elle offre également la possibilité aux collectivités de fonder des sociétés à capitaux publics minoritaires en compagnie d'acteurs privés. Une nouveauté.
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