NEC, Hitachi et Casio marient leurs mobiles

C'est la coalition des faibles. NEC, Hitachi et Casio ont décidé d'unir leurs efforts pour développer conjointement des terminaux de téléphonie mobile. Les trois groupes ont annoncé hier qu'ils créeront en avril prochain une société commune détenue en majorité par NEC. La commercialisation, en revanche, continuera d'être distincte entre les trois partenaires, a indiqué un porte-parole de NEC lundi. Cette union devrait donner naissance au deuxième fabricant de mobiles du pays, pesant 4,3 milliards de dollars de ventes annuelles.Ce mouvement de concentration suit la décision d'autres fabricants japonais (Mitsubishi Electric, Sanyo, Kenwood, etc.) de quitter purement et simplement le secteur. L'industrie est victime du rétrécissement rapide de son marché intérieur. Affectés par la panne démographique qui limite le renouvellement des consommateurs et par la crise économique qui leur fait repousser l'achat d'un terminal, les fabricants ne savent plus à quel saint se vouer. Illustration : NTT Docomo a mis fin au système de subventions qui rendait gratuit le terminal pour l'usager qui s'engageait sur une durée minimum avec un abonnement (solution qui domine le marché français).abandon des subventionsDepuis 2007, les ventes de téléphones mobiles ont diminué de moitié. L'abandon des subventions, qui ont pourtant nourri le décollage de la téléphonie mobile au Japon, a été décidé pour que les opérateurs dégagent une meilleure marge. « Mais à long terme, l'abandon de ce système est un désastre pour l'industrie, puisque c'était son moteur », analyse Takeshi Natsuno (lire ci-contre). Les fabricants de terminaux sont pris au piège. Prisonniers des cahiers de charges que leur imposaient les opérateurs (qui, contrairement à l'Europe, déterminent les spécificités des terminaux), ils ont totalement manqué l'internationalisation de leur industrie, laissant les sud-coréens Samsung et LG prendre leur place. Les mobiles japonais sont pourtant parmi les plus sophistiqués, en termes de technologies et de services, de la planète.Désormais, ils doivent au surplus affronter la concurrence sur leur marché intérieur. L'iPhone d'Apple s'est placé en tête des ventes de terminaux en juillet au Japon. Et c'est un Taiwanais qui a fourni à NTT Docomo son premier terminal doté du système d'exploitation Android développé par Google. La situation est d'autant plus préoccupante que le secteur est encore, à l'instar du reste du paysage industriel japonais, très morcelé. Huit acteurs se partagent le Japon, et aucun ne gagne d'argent. D'autres fusions et abandons d'acteurs japonais sont à attendre dans les prochains mois. R. A.
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