Les centristes au coeur du débat au Sénat

Paradoxalement, le Parti socialiste compte désormais sur les sénateurs centristes pour mener la contestation contre la réforme des retraites, lors de l'examen du texte au palais du Luxembourg, début octobre. « L'affaire ne s'arrêtera pas » avec le vote de l'Assemblée. « Au niveau du Sénat, nous aurons un débat extrêmement long. Souvenons-nous que, dans l'affaire du CPE, c'est le Sénat qui a mené bataille plus longuement que l'Assemblée nationale », a rappelé dimanche le député socialiste Jean-Christophe Cambadélis. La gauche cite en exemple la fronde récente des sénateurs, qui ont retoqué la semaine dernière les amendements durcissant la loi sur la sécurité intérieure, défendus en séance avec difficulté par Brice Hortefeux.La borne à ne pas dépasserÀ quelques mois des prochaines cantonales, les élus de la Haute Assemblée tiennent à souligner leur indépendance vis-à-vis d'un pouvoir accusé de les considérer trop souvent comme une chambre d'enregistrement.Dans le dossier des retraites, le président du Sénat, Gérard Larcher, a donné une indication sur l'état d'esprit de ses troupes en affirmant, dans une interview au « Monde », qu'il pouvait y avoir « des points de rencontre » avec les responsables syndicaux, évoquant notamment le maintien de l'âge de la retraite à taux plein à 65 ans. Mais le report de l'âge pour une retraite à taux plein de 65 à 67 ans est, comme le recul de l'âge légal de 60 à 62 ans, une « borne » sur laquelle Nicolas Sarkozy ne veut absolument pas reculer. Et Gérard Larcher a été rappelé à l'ordre.Reste aux centristes la possibilité de faire évoluer le texte sur la question de la pénibilité ou de l'évolution des carrières et des salaires pour les femmes, qui sont aujourd'hui les grandes perdantes des mesures d'âge. Le gouvernement ayant décidé d'appliquer la procédure d'urgence, une fois le texte voté par le Sénat, une commission mixte paritaire Assemblée-Sénat sera convoquée pour mettre au point un texte commun. L'Élysée et Matignon veulent faire adopter définitivement cette réforme par le Parlement fin octobre ou début novembre. H. F.
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