L'éclairage urbain, un marché en mutation et en croissance

Ce mercredi, Luci (Lighting Urban Community International), un réseau international de plus de 60 villes et 30 professionnels, signe sa charte de l'éclairage urbain en faveur du développement durable.«?Le marché de l'éclairage urbain, qui répond à des exigences techniques fortes et présente une valeur ajoutée importante, a toujours été attractif et dynamique?», explique Christophe Richon, directeur marketing produit éclairage extérieur pour la zone EMEA chez General Electric. «?Mais on observe actuellement un vrai mouvement, sur un marché traditionnellement conservateur?», ajoute-t-il. «?Les maires ont de plus en plus conscience de l'apport de l'éclairage pour l'attractivité de leur ville, la perception des habitants en matière de sécurité, la mise en valeur de leur patrimoine architectural ou des lieux de vie nocturne?», souligne Marc de Jong, en charge du marché professionnel chez Philips. «?Si les choses évoluent rapidement depuis quelques années, c'est surtout pour limiter les nuisances lumineuses et les consommations d'énergie?», observe Isabelle Corten, architecte et urbaniste lumière en Belgique. La réglementation européenne et le Grenelle de l'Environnement en France poussent aussi dans cette direction. «?Ce marché représente une opportunité de croissance significative?», confirme Marc de Jong. De 1 milliard d'euros aujourd'hui pour l'éclairage extérieur (qui comprend aussi les routes et autoroutes) Philips compte ces prochaines années sur une croissance de 8 à 10?% par an, qui devrait aussi être soutenue par le fort développement urbain en Asie. Au niveau mondial, Philips estime que ce marché devrait atteindre 6 à 7 milliards d'euros en 2020.Côté collectivités, l'éclairage public pèse lourd dans les finances locales. À Lyon, (68.000 points de lumière), il atteint 6 millions d'euros uniquement en fonctionnement. Or sa reconfiguration «?peut entraîner de 30?% à 60?% d'économies d'énergie, selon la situation de départ?», affirme Christophe Richon. Une prouesse atteinte notamment grâce aux LED (diodes électroluminescentes), qui représentent une vraie rupture technologique. «?Les LED sont très intéressantes sur les plans esthétique et économique pour certaines applications?», reconnaît Antoine Bouchet, directeur du service éclairage public pour la ville de Lyon. Mais elles restent très onéreuses. «?Le marché n'est pas prêt à accepter des temps de retour sur investissement au-delà de 5 ans?», affirme Christophe Richon. «?Il peut n'être que de un à deux ans pour les façades?», d'après Marc de Jong de Philips, qui évoque par ailleurs «?des solutions de financement permettant aux collectivités de faire face aux investissements de départ?». Pour Antoine Bouchet, des initiatives telles que Luci sont aussi une occasion pour les collectivités de «?se regrouper pour exprimer leurs besoins?», et de ne pas céder trop vite aux sirènes des industriels et de leurs nouvelles technologies, chères et encore en mutation.
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