L'année prochaine, si nous avons assez de fonds, la reine se...

L'année prochaine, si nous avons assez de fonds, la reine sera debout?», annonce gaiement Hourig Sourouzian, installée à la terrasse de l'hôtel Winter Palace, à Louxor. Cette archéologue allemande d'origine arménienne n'en est pas à son premier défi en terre égyptienne. Elle vit ici depuis des années. Les éventuelles difficultés à venir ne lui font pas peur. Après s'être attaquée à deux des colosses de Memnon, le Dr Sourouzian ambitionne maintenant de redresser la statue de la reine Tiya, épouse préférée d'Aménophis III. Pour l'heure, elle repose, intacte, sous le pied droit du pharaon. Renversée par un tremblement de terre et enfouie dans le sable de Louxor depuis plus d'un millénaire, elle ne peut être relevée que progressivement, à l'aide de coussins d'air. Un travail de titan. Et qui coûte cher, d'autant qu'il faut procéder avec précaution. La statue mesure 3,60 mètres et pèse quelque 300 tonnes... «?En 1999, nous n'avions plus d'argent pour nos fouilles?», raconte l'archéologue. Tandis que la nuit tombe, un faucon, signe du dieu Horus et symbole de victoire, fend l'air en piaillant. Hourig se félicite de ce bon augure... «?En 2000, Monique Hennessy, de la célèbre famille de Cognac, a offert un soutien financier personnel à l'Association des Amis des Colosses de Memnon. Enfin, en 2004, la juge Ursula Lewenton, qui s'occupe du même type de fondation à Munich, a également apporté sa contribution», sous forme, entre autres, de matériel spécialisé. Grâce à ces deux femmes, l'aventure de la troisième pouvait continuer.Au-delà d'archéologues de 12 nationalités différentes, le chantier, à quelques pas du Nil, emploie aujourd'hui plus de 250 ouvriers. «?Certains auraient fait d'excellents archéologues, c'est dommage qu'ils n'aient pas eu, comme nous, la chance d'étudie?» regrette le Dr Sourouzian. «?Ils me battent pour faire des raccords et des joints de réparation sur les statues?», ajoute-t-elle. Avec son époux, Rainer Stadelmann, ancien directeur de l'institut d'archéologie allemand, Hourig Sourouzian a fait en sorte que le site entier soit placé sous la protection du Conseil suprême des antiquités égyptiennes. Il est depuis 2004 sur la liste des 100 monuments les plus en danger du World Monument Fund, une fondation new-yorkaise. Mais l'an prochain, si tout va bien, la statue de la reine Tiya sera adossée à celle de son cher époux. L. J. B., à LouxorTrois passionnées au chevet d'une reine d'ÉgypteHourig Sourouzian, une archéologue allemande, a sollicité la Française Monique Hennessy et sa compatriote Ursula Lewenton pour l'aider à redresser la statue de la reine Tiya, à Louxor.
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