L'option « sans voiture » découle d'abord d'un choix économique

Dans l'arbitrage quotidien du choix d'un moyen de déplacement, la question économique à pris le pas sur la question environnementale. » En émettant cette assertion, Julien Goarant, directeur d'étude à l'institut CSA, met le doigt sur l'un des enseignements majeurs du sondage (*) que son institut a réalisé pour le compte du GIE Objectif transport public GART-UTP, rendu public mardi.Le mérite de ce sondage en effet, est de mettre en lumière l'impact de la crise sur les habitudes de transport des Français. C'est ainsi qu'à la question « pourquoi utilisez-vous les transports en commun ? », ils ne sont que 24 % à évoquer l'argument écologique : « Je ne veux pas polluer ». En revanche, les principaux motifs invoqués relèvent bien de la sphère économique : la non-possession d'un véhicule (39 %), tout comme l'économie que représente l'utilisation des transports publics par rapport à l'usage de la voiture (29 %). Ce qui prouve bien, par déduction, que presque quatre personnes sur dix se déplacent dans les métro, bus et autres trams, de façon contrainte. « La crise actuelle explique en partie ces résultats », commentent les responsables du GIE, qui ajoutent à leur tour que « les raisons économiques ont pris le pas sur les contraintes quotidiennes liées à l'usage de la voiture ».évolution des mentalitésL'enquête est aussi éclairante sur la profonde évolution des mentalités. En 2005, interrogés sur les mêmes thématiques, une grande majorité des sondés (61 %) estimaient que les problèmes de transports, la pollution et les embouteillages qu'ils génèrent trouveraient leurs solutions dans des politiques de transports courageuses et ambitieuses. En clair, ils privilégiaient alors « la responsabilité collective », commente Cyrille du Peloux, président de l'Union des transports publics et ferroviaire (UTP). Cinq années plus tard, c'est un tout autre discours qui émerge : 54 % des Français et jusqu'à 62 % parmi les moins de trente ans estiment désormais que le règlement des problèmes de circulation et de pollution liés aux transports se résoudront d'abord par un changement des comportements individuels.Cette prise de conscience est corroborée dans le sondage par un autre élément de réponse : 39 % des personnes interrogées affirment en effet qu'elles utiliseront davantage les transports en commun dans les dix années à venir. Sous certaines conditions cependant. D'abord, 44 % d'entre elles (58 % pour les habitants de l'Ile-de-France) le feront si l'offre de transport, quantitativement comme qualitativement, s'améliore. Ensuite, parce que 35% des sondés sont convaincus que la hausse des prix des carburants les poussera tôt ou tard dans les bus et le métro. Là encore, la motivation est d'abord économique. (1) Sondage réalisé par téléphone les 25, 26 août, 1er et 2 septembre auprès d'un échantillon représentatif de 1.093 personnes habitant des agglomérations de plus de 30.000 habitants.
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