Faute de moyens, l'opérateur mobile Fluiid se dissout

Fluiid espérait bousculer le marché français de la téléphonie mobile. L'opérateur « virtuel » (MVNO), locataire du réseau de SFR, pensait même pouvoir commercialiser son offre « innovante » dès la rentrée 2010. En vain. Selon nos informations, la société a été contrainte de changer son fusil d'épaule et de renoncer à ses plans. Faute de moyens financiers pour poursuivre son projet, la direction de Fluiid a accepté il a quelques jours de vendre le dossier (études, offres, système informatique...) clé en mains à un industriel. Celui-ci décidera dans les prochains mois s'il lance, ou non, l'opérateur mobile virtuel, et s'il conserve la marque Fluiid.Créé en juin 2009 par Cédric Curtil, ancien de SFR, Fluiid bénéficiait de l'appui de Marc Simoncini. Entré au capital en 2009, le fondateur et PDG de Meetic, avait même réinjecté 800.000 euros dans l'affaire lors d'une augmentation de capital en février 2010. Voyant des similitudes de modèle économique avec Meetic, Marc Simoncini promettait de créer un opérateur mobile de « nouvelle génération », différent des autres MVNO. Malgré ce soutien de poids, l'équipe de Fluiid n'a pas réussi à lever les millions d'euros nécessaires pour lancer le service. « Monter un opérateur mobile virtuel ne coûte pas très cher, quelques dizaines de milliers d'euros. En revanche, l'argent devient vital pour financer le marketing et la publicit頻, explique un professionnel des télécoms.Arrivée de Free MobileDans l'idéal, et afin de faire connaître la marque le plus rapidement possible, la direction de Fluiid espérait réaliser un tour de table de 10 à 20 millions d'euros. Mais selon un bon connaisseur du dossier, la moitié de la somme aurait suffi à lancer le service dans de bonnes conditions. Marc Simoncini a bien fait le tour de ses relations dans l'Internet et les médias pour trouver des entrepreneurs prêts à investir dans le projet. Mais beaucoup d'entre eux craignaient de placer leur argent dans un opérateur mobile virtuel à quelques mois du lancement de Free Mobile, le quatrième opérateur 3G de Xavier Niel, un proche de Marc Simoncini.De même, tous les fonds de capital risque contactés ont renoncé. Certains exigeaient un retour sur investissement trop important pour le secteur des télécoms. D'autres s'inquiétaient de la capacité de Fluiid à générer suffisament de chiffre d'affaires pour parvenir à la rentabilité. Virgin Mobile, le premier opérateur mobile virtuel français avec 1,2 million d'abonnés, est tout juste rentable, quatre années après son lancement et après plusieurs dizaines de millions d'euros d'investissement. Face à la concurrence des trois opérateurs de réseaux (Orange, SFR, Bouygues Telecom) et compte tenu des contraintes techniques liées à leur statut de locataire, les MVNO ont du mal à percer en France. Ils ne pèsent que 6,2 % du marché de la téléphonie mobile. Olivier Pinaud
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