Vétoquinol envisage un appel au marché

Franche-Comté/santé animaleLa crise s'éloigne pour Vétoquinoloquinol. Le onzième laboratoire vétérinaire mondial, fondé il y a soixante-seize ans à Lure (Haute-Saône) par le pharmacien Jacques Frechin, a publié hier son chiffre d'affaires du troisième trimestre, en hausse de 4,9 %, à 62 millions d'euros, à périmètre et taux de change constants. Sur les six premiers mois, les ventes avaient reculé de 3,3 %. « Nous sentons une légère reprise après les importantes turbulences du premier semestre, où le marché mondial avait chuté de 2 % à 3 % en monnaies locales (? 10 % en dollars) », explique Matthieu Frechin, directeur général délégué en charge de la stratégie et du développement. De quoi envisager de terminer l'année avec « des ventes en croissance et une marge opérationnelle courante de 11 % à 12 % », estime le dirigeant.concurrence accrueSur un marché 45 fois plus petit que celui de la santé humaine (19 milliards de dollars l'an dernier), Vétoquinoloquinol s'est positionné dans le domaine curatif, soit un petit tiers du marché : antibiotiques, anti-inflammatoires et médicaments pour la cardiologie ou la néphrologie, tant pour les animaux de compagnie que pour les animaux de rente (bovins, porcins et ovins). La concurrence a profondément évolué cette année : la fusion entre Pfizer et Wyeth ? tous deux dotés de filiales vétérinaires ? et la reprise par Sanofi-Aventis de la part de Merck dans leur coentreprise, Merial, ont mis en lumière l'intérêt des géants pharmaceutiques pour la santé animale. « Cette évolution entraîne des opportunités pour de petites sociétés mobiles comme la nôtre, même si elle comporte des risques de concurrence accrue », note Matthieu Frechin. Habitué des opérations de croissance externe ? il en a réalisé sept en trois ans ? le groupe estime que les prix d'achat restent sages en dépit de cette concurrence renforcée. « Nous valorisons toujours nos cibles une à deux fois le chiffre d'affaires », détaille Matthieu Frechin. Vétoquinoloquinol affirme ainsi avoir emporté, fin août, la division santé animale du laboratoire indien Wockhardt (chiffre d'affaires de 12 millions d'euros et 140 salariés) au nez et à la barbe de « plusieurs grands laboratoires ». « Nous avons su être les plus rapides », révèle le dirigeant.80 % de l'activité à l'exportVétoquinoloquinol, qui emploie désormais 1.400 salariés et produit à 80 % à l'export, principalement en Europe et en Amérique du Nord, ne compte pas s'arrêter là. S'il exclut de se vendre à un autre industriel, le groupe lorgne les activités européennes que Pfizer-Wyeth doit céder pour des raisons de concurrences (un peu moins de 100 millions d'euros). « Nous sommes prêts à en regarder certains actifs », indique Matthieu Frechin. Pour cela, il compte recourir à la dette (moins de 25 % des fonds propres pour le moment) mais n'exclut pas une augmentation de capital. « Nous sommes entrés en Bourse en 2006 dans l'optique d'un désengagement partiel », rappelle Matthieu Frechin, dont le holding familial détient encore 70 % du capital. Le dirigeant se refuse cependant à donner un délai pour cet appel au marché. Outre Pfizer-Wyeth, Vétoquinoloquinol s'intéresse à l'Espagne et à l'Allemagne et négocie le rachat d'une société en Chine, « retardé pour des raisons de législation ». Pas question en revanche de se diversifier vers les vaccins ou les antiparasites, terrains occupés par les mastodontes du secteur. « Il y a encore beaucoup à faire dans le domaine curatif. Le marché des animaux de compagnie est en pleine croissance, parce que plus jeune que celui des animaux de rente. C'est aussi un marché plein d'avenir dans les pays émergents », observe Dominique Henryon. Pour les exercices à venir, il table sur une croissance organique de 4 % à 5 % par an.
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