Gare aux dérives « liberticides »

Passée de l'élan libérateur (« je peux accéder à tout ») au débordement libertaire (« je fais ce que je veux »), la Toile risque de devenir « liberticide ». Ce cri du coeur de Christophe Tardieu pour la sauvegarde de la création culturelle se double d'un coup de gueule contre les téléchargements illégaux d'internautes qui assimilent Internet « à un supermarché où il est possible de faire ses courses sans passer par la caisse ». Quitte à menacer les auteurs dans leurs droits « moraux » et « patrimoniaux » tout comme l'existence de multiples PME. Pour l'auteur, inspecteur des finances et l'une des chevilles ouvrières ? contestée ? de la loi créant la Hadopi (*), trouver une protection mondiale des droits d'auteur, à l'instar de la législation internationale sur les brevets, est une « affaire de civilisation ». Il est temps, selon lui, d'apprendre « dès l'école » à se servir des moteurs de recherche pour vérifier et exploiter l'information dont la Toile regorge. Quant à la riposte graduée prévue par la loi, elle s'appuie sur le « principe de responsabilité de l'abonné » et tient de la dissuasion pédagogique. Et non du « flicage » dénoncé par nombre d'internautes. Une intéressante contribution au « débat public », titre de la nouvelle collection des Éditions CNRS. Mais qui n'éteindra pas la polémique, en cette période de laborieux rodage de la nouvelle législation... F. C. (*) Haute Autorité pour la diffusion des oeuvres et la protection des droits sur Internet. « Internet et libertés », de Christophe Tardieu. CNRS Éditions (64 pages, 4 euros).
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