Gaz de schiste : le modèle américain n'est pas transposable !

La liste des conséquences positives du gaz de schiste pour l\'économie américaine est le principal argument des tenants de cette production: bas prix du gaz pour les particuliers, réduction des émissions de CO2 historique des Etats-Unis, créations d\'emplois, relance de la compétitivité pour l\'industrie chimique et pétrochimique américaine....Mais, il ne faut pas s\'attendre à ce que ces effets bénéfiques se reproduisent partout, affirme le cabinet AT Kearney.• Pas de réserves, des ressources!Le premier doute touche aux réserves. «Tant qu\'on n\'a pas fait de forages, on ne peut pas parler de réserves mais uniquement de ressources», met en garde David Richard, associé AT Kearney en charge de l\'Energie. «Les réserves sont aujourd\'hui impossible à quantifier».• Les faibles coûts de production américains ne seraient pas possibles en FranceEn tout cas, pas tout de suite. L\'Europe ne bénéficierait pas immédiatement de la courbe d\'expertise américaine. «Un seul exemple: les machines de forage américaines ne passeraient pas sur nos routes, trop étroites», indique David Richard. Aux Etats-Unis, les coûts de production ont été divisés par plus de deux entre 2008 et 2010.• Densité de population et réglementation différenteMême en Ariège, la densité de la population et les lois minières sont radicalement différente de celles en vigueur dans le Dakota, par exemple, un des Etats américains les moins peuplés. D\'où, encore une fois, une faisabilité et un coût de production très différents.• Les prix ne resteront pas si bas aux Etats-UnisDe toute façon, l\'avantage prix (2 à 4 dollars aux Etats-Unis, contre 12 à 14 en Europe) ne durera pas! «Le prix ne peut pas rester à ce niveau car sinon les pétroliers ne continueront pas», affirme Hervé Wilczynski, du bureau de Dallas d\'A.T. Kearney. «Les petits producteurs indépendants souffrent. Les seuls puits rentables sont ceux où on extrait du gaz mais aussi des condensats et de l\'huile», ajoute-t-il. Il table d\'ailleurs sur une consolidation du secteur.• Pas d\'amélioration des émissions de CO2 à prévoir en FranceLes Etats-Unis arborent fièrement une réduction historique de leurs émissions de CO2 parce que le gaz de schiste se substitue au charbon dans la production électrique. Le charbon est encore à l\'origine de près de 45% de l\'électricité aux Etats-Unis. En France, le parc étant à 75% nucléaire, pas d\'amélioration à prévoir, donc!• Création d\'emploi: impossible de transposer les chiffres américains!«On ne peut pas partir des chiffres américains et faire une règle de trois pour extrapoler l\'effet sur l\'emploi qu\'aurait en France ou en Europe le gaz de schiste», affirme catégoriquement AT Kearney, répondant à une polémique actuelle sur la question. Le cabinet estime à 800.000 les emplois créés aux Etats-Unis à horizon 2020 dans le seul secteur pétrolier. Ce chiffre monte à 1,8 million pour l\'\"éco-système gaz\" (chimie, infrastructures, export GNL...) et à 5 millions avec l\'ensemble de l\'industrie.• La disponibilité en eau pourrait freiner des développementsC\'est le cas notamment en Chine, souligne AT Kearney, la production de gaz de schiste nécessitant d\'énormes quantités d\'eau. C\'est déjà le cas dans certains gisements américains. 
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