« La vraie question est celle du nombre d'étudiants par professeur »

Lionel collet, président de la conférence des présidents d'universitéLe budget 2010 de l'enseignement supérieur tel que présenté par Valérie Pécresse a suscité nombre de critiques. Quelle est votre analyse??Le budget 2010 augmente incontestablement. Notamment, 45 milions d'euros sont affectés à la mise en place de l'équivalence travaux pratiques-travaux dirigés, prévue par le nouveau statut des enseignants-chercheurs. C'est bien. Mais la croissance est en léger ralentissement par rapport à 2009 (+ 995 millions pour le seul enseignement supérieur contre + 1,154 milliard en 2009). Par ailleurs, comparé à 2009, il y a une inversion importante entre les crédits budgétaires et les engagements de l'État hors budget (financements potentiels utilisés seulement en fonction de décisions spécifiques ultérieures). En 2009, les premiers représentaient les deux tiers de la croissance?; en 2010, c'est l'inverse. En fait, cela est dû au fait que la hausse des pensions et de la masse salariale est moindre en 2010 alors que les partenariats public-privé (opération Campus, rénovations?) progressent pour atteindre 420 millions d'euros. Ce qui n'implique pas qu'ils seront consommés en 2010 puisqu'il faut 12 à 18 mois pour lancer un nouveau projet et que peu sont donc susceptibles d'aboutir dès l'année prochaine. Au final, il n'y a pas plus de marges de man?uvre financière pour les présidents d'université.Le nouveau système d'allocation des moyens doit être amélioré. Qu'en attendez-vous??Les modifications du système de financement prévoient de mieux prendre en compte les petites universités et les filières de sciences humaines. Mais certains établissement restent sur- ou sous-encadrés. La vraie question est donc celle de l'encadrement (nombre d'étudiants par professeur), notamment pour évaluer les performances en matière de recherche. Nous souhaitons qu'apparaisse la notion d'efficience?: il faut une prime à l'efficience.Certains présidents d'université passée à l'autonomie se sont plaints de ne pas en avoir assez?Soit on nous fait confiance, soit non. Les universités passées à l'autonomie ont dû répondre à des préconisations strictes et ont été auditées par l'Inspection générale. Le peu de marge de man?uvres a parfois été vécu comme une suspicion. Cela dit, un certain relâchement du contrôle de l'administration semble se faire jour. Propos recueillis par C. J.
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