Les obligations indexées parient sur l'inflation

TAUXAlors que le débat sur la résurgence de l'inflation fait rage, le marché des obligations indexées sur l'inflation persiste à tabler sur une hausse progressive des prix dans les prochaines années. La différence de rendement entre les obligations d'État américaines à dix ans classiques et leurs équivalentes indexées, le « point mort d'inflation », a ainsi atteint hier 1,94 %, contre 1,7 % le 2 octobre dernier et ? 0,02% le 20 novembre 2008. « Cet indicateur exprime l'inflation moyenne attendue par les investisseurs pour les dix prochaines années et traduit la performance relative des obligations indexées par rapport aux titres nominaux », explique René Defossez, économiste chez Natixis.Entamé dès le début de l'année, ce mouvement de hausse des anticipations inflationnistes s'est confirmé dans la plupart des pays émetteurs d'obligations indexées, à l'exception du Japon, où les points morts sont négatifs sur toutes les échéances. « La demande en obligations indexées japonaises s'est effondrée après le retour du pays en déflation, d'autant plus que le capital de ces titres n'y est pas garanti », remarque René Defossez. En Europe, le point mort d'inflation britannique à dix ans est au plus haut depuis le début de l'année, à 2,57 %, tandis que celui de l'échéance à vingt ans pour la France a rebondi depuis la fin septembre pour se situer à 2,45 %.facteurs de protection« À court terme, il n'y aura pas d'inflation, mais à moyen terme, en pariant sur un scénario de croissance, les risques sur l'inflation deviennent plus difficiles à maîtriser », estime Sebastian Paris Horvitz, directeur de la stratégie d'investissement chez Axa IM. Le groupe table sur une baisse des prix de 0,4 % aux États-Unis et une hausse de 0,3 % en zone euro en 2009, puis des progressions respectives de 2,1 % et 1,2 % en 2010. « Les ajustements monétaires à venir, les contraintes sur les ressources, le tarissement des sources d'emploi bon marché, le coût de la sauvegarde de l'environnement, sont autant de facteurs qui incitent à se protéger contre l'inflation », ajoute-t-il.Cette accélération attendue de l'inflation se traduit notamment par un accroissement des anticipations inflationnistes au fur et à mesure que les échéances des emprunts s'éloignent. Alors que le cours des obligations à un an traduit encore une inflation négative de 0,35 % aux États-Unis, les échéances à cinq ans et à vingt ans affichaient hier des niveaux d'inflation anticipée de 1,38 % et 2,18 %. « Habituellement, la courbe des points morts est plate si la politique monétaire est crédible », souligne Jean-Louis Mourier, économiste chez Aurel BCG. Pour cela, les stratégies de sortie de crise des banques centrales devront convaincre.
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