L'Europe cherche désespérément de nouveaux crédits pour GMES

C'est l'un des programmes spatiaux phares de l'Union européenne (UE), avec Galileo. Et pourtant, la Commission doit racler les fonds de tiroirs pour faire face, selon nos informations, à un besoin financier additionnel de l'ordre de 500 millions d'euros sur la période 2011-2013 pour le programme d'observation satellitaire pour l'environnement, la sécurité et le changement climatique GMES (Global Monitoring for Environment and Security). Selon un document de la Commission, dont « La Tribune » s'est procuré une copie, « les 107 millions d'euros mobilisés pour la période 2011-2013 ne couvrent pas tous les besoins de financement pour un développement des services et un déploiement des infrastructures d'observation dédiées en ligne avec le plan de mise en oeuvre ».La Commission trouvera-t-elle de nouvelles lignes de crédit ? Pas sûr. En tout cas, elle y travaille en étudiant d'éventuels redéploiements sur des programmes faisant l'objet de retard, voire d'annulation. Mais d'autres projets tout aussi emblématiques, comme Iter, ont aussi des besoins supplémentaires. L'équation est donc difficile pour Bruxelles car cela doit se faire à budget identique. Même si le Parlement européen « a appelé la Commission à explorer toutes les possibilités pour mobiliser une enveloppe budgétaire supplémentaire dans le cadre des perspectives financières actuelles », rappelle le document de Bruxelles.Les besoins additionnels pour GMES demandés par l'Agence spatiale européenne (ESA) concernent des crédits dévolus aux cinq satellites Sentinelle (unité A) lancés à partir de 2011. Des crédits en anticipation sont en outre sollicités par l'ESA pour préparer dès à présent les lancements à partir de 2015-2016 et opérer des missions jumelles aux premiers Sentinelle (unité B). « Le système GMES sera alors à pleine capacité », précise-t-on à « La Tribune ». Au total, l'UE, grâce à plusieurs Programmes cadres de recherche et de développement technologique (PCRDT), et l'ESA auront dépensé plus de 3 milliards d'euros (1,3 et 1,8 milliard respectivement) sur la période 2000-2013.Assurer la pérennitéAu-delà de 2013, l'UE doit assurer « la pérennité de GMES » en le dotant « à compter de 2014 de ressources suffisantes ». Selon la Commission, les besoins sont « actuellement estimés à 800 millions d'euros » par an. L'effort financier annuel à partir de 2014 concerne plusieurs composantes, dont celle du spatial (600 millions environ), des services (150 millions) et des stations terrestres et aquatiques (50 millions). Tout comme les 107 millions déjà mobilisés, ces nouveaux crédits devront provenir de lignes opérationnelles et non plus du PCRDT. Une nouvelle étape dans la montée en puissance de l'UE dans le domaine spatial.
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