Retraites : nouvelles mobilisations sur fond de grogne croissante

Ils ne l'avoueront jamais officiellement. Mais dans le conflit qui les oppose à l'exécutif sur la réforme des retraites, les syndicats peinent à dessiner une sortie de crise satisfaisante. Entre une grogne croissante qui menace de leur échapper et un gouvernement qui affiche son inflexibilité, l'intersyndicale se trouve dans une position délicate. Le piège est double. Que les syndicats freinent trop fort et ils prennent le risque d'être débordés. Qu'ils poursuivent sans rien obtenir et leur crédibilité sera entamée, rendant difficile une mobilisation de la même ampleur dans le futur. Pour sortir de ce dilemme, les organisations syndicales ont décidé d'organiser une nouvelle journée de grèves et de manifestations mardi 19 octobre, trois jours seulement après celle de samedi. Mais le calendrier est de plus en plus contraint, avec le vote des sénateurs sur le projet de loi prévu le mercredi 20 octobre et les vacances scolaires de Toussaint qui démarrent le 22 octobre. Conséquence, même si l'intersyndicale a prévu de se retrouver le 21 octobre, la plupart des leaders syndicaux savent que cette nouvelle date sera probablement la dernière. « Au moins, nous aurons montré notre opposition jusqu'au bout », souligne l'un d'eux. Reste à savoir si cette stratégie de la « voie moyenne » satisfera les opposants à la réforme qui ne semblent pas prêts à poser les armes. Car si le mouvement de grèves peine à s'étendre au-delà des raffineries ou de Marseille, la grogne s'est amplifiée ce jeudi sous d'autres formes. A Paris et dans plusieurs villes de province, les lycéens ont répondu à l'appel à se mobiliser lancé par l'Union nationale lycéenne (UNL). Selon le ministère de l'Education nationale, quelque 340 lycées ont été « perturbés à des degrés divers », soit 7,9 % de l'ensemble des établissements. Surtout, des cortèges mêlant salariés et jeunes ont défilé à Roanne, Toulouse, Caen ou Bordeaux. Dans plusieurs endroits, notamment en région parisienne, des incidents parfois violents ont opposé jeunes et policiers. Fermeté En dépit des risques de dérapage, l'exécutif refuse de nouvelles concessions. Persuadé qu'il a tout à gagner à être ferme vis-à-vis de son électorat et convaincu que rien ne pourra plus convaincre la CFDT de donner son assentiment à la réforme de peur d'un scénario semblable à celui de 2003, l'Elysée joue désormais la montre. Seuls les sénateurs pourraient encore aménager le projet de loi. Mais faute du feu vert de l'exécutif, les modifications ne pourront être que marginales. Signe de la tension au palais du Luxembourg, jeudi soir, les sénateurs centristes ont rejeté par erreur l'article 4 allongeant la durée de cotisation jusqu'en 2020, obligeant à un nouveau vote...
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