Que représente la Fiac pour une institution telle que le Centre Pompidou ?C'est un moment privilégié où Paris devient le centre du monde de l'art international. Sous l'impulsion de Martin Bethenod et Jennifer Flay, la Fiac a fait des progrès spectaculaires, à tel point que je suis désormais très attentif à ce que nous pouvons proposer aux amateurs et aux professionnels du monde entier qui seront à Paris à ce moment-là. C'est ainsi qu'en 2009 j'avais choisi de lancer au moment de la Fiac notre « nouveau festival ». Cette année, nous offrirons un bel équilibre entre notre ouverture sur le monde avec la rétrospective de Gabriel Orozco et l'hommage que nous rendons à Nancy Spero, et l'attention particulière que nous portons à la scène française, avec les expositions Arman et Saâdane Afif, lauréat du prix Marcel Duchamp 2009.La Fiac est-elle pour le Centre l'occasion de faire « ses courses » pour enrichir ses collections ?Même si nous y faisons rarement des achats - ne serait-ce que parce que nos acquisitions sont soumises à une procédure de sélection longue et précise, car chaque achat engage la collection pour toujours, celle-ci étant inaliénable - les grandes foires sont des occasions privilégiées de sentir les tendances de la création artistique. Pour moi, c'est évidemment essentiel.Le musée d'Art moderne de la Ville de Paris organise un dîner de mécènes pendant la Fiac.La Société des Amis du musée national d'Art moderne du Centre Pompidou a été la première à organiser un dîner annuel, qui a lieu au printemps avec un très grand succès. Il nous a permis de belles acquisitions, notamment des oeuvres d'Anish Kapoor et de Rachel Whiteread, deux artistes jusqu'alors absents de notre collection, et l'an dernier une très belle photographie de Jeff Wall. Pour nous, la Fiac est une belle occasion pour recevoir les donateurs et collectionneurs étrangers qui nous soutiennent - nous avons créé des groupes aux États-Unis, au Japon et en Amérique latine, et d'autres sont en projet - et bien entendu nous réservons un accueil privilégié aux invités d'honneur de la Fiac dont beaucoup sont donateurs ou mécènes. Le Centre Pompidou s'efforce d'innover dans le domaine du mécénat et d'élargir le champ du mécénat culturel à des enjeux sociétaux, avec la conviction que la culture est une composante indissociable du développement durable. Propos recueillis par Charles Faugeron et Yasmine Youssi

latribune.fr

14 Oct 2010, 23:23

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