Bercy campe sur ses objectifs de croissance

Ni bonne, ni mauvaise, juste molle. Conformément aux prévisions de l'Insee, la croissance française a progressé de 0,4 % au troisième trimestre. L'éclaircie entrevue au printemps n'aura donc été que passagère. On se rappelle que, entre juin et septembre, l'activité avait accéléré de 0,7 %, après avoir augmenté de 0,2 % au premier trimestre.En hausse de 0,6 %, la consommation des ménages reste le principal moteur de la croissance. Bonne nouvelle ? Oui et non. Certes, cette statistique permet de relativiser le retour annoncé de l'inflation qui, pour l'instant, ne sape pas la timide progression du pouvoir d'achat des Français. En revanche, ce retour des ménages dans les rayons fait pencher un peu plus la balance commerciale du mauvais côté, les entreprises françaises ne parvenant pas à répondre à la demande. Le rythme de progression de la production de biens et services a été divisé par deux (+ 0,4 % après + 0,8 % au deuxième trimestre), malgré le rebond de 1,9 % de la production automobile. Conséquence : le commerce extérieur a retiré 0,5 point de PIB à la croissance au troisième trimestre, les importations augmentant à un rythme plus élevé que celui des exportations (+ 4,1 % contre + 2,5 %). De son côté, l'investissement des entreprises progresse timidement de 0,5 %. Mais cette hausse ne permet pas de refaire une partie du terrain perdu en 2009, exercice pendant lequel leurs dépenses d'équipements avaient chuté de 7,9 %. De fait, l'acquis de croissance de l'investissement est pour l'instant négatif de 1,7 %.Recours aux stocksHeureusement, il y a les stocks ! Leur variation a stimulé de 0,3 point l'activité. « En d'autres termes, 75 % de la croissance de la période juin-septembre peut être expliquée par les stocks, après plus de 85 % au deuxième trimestre. C'est énorme. Ce chiffre ne signifie pas pour autant que les entreprises ont accumulé les stocks dans l'anticipation d'une forte demande au cours des prochains mois. Au contraire, cette contribution positive reflète simplement un moindre déstockage. La nuance est importante, car elle souligne l'extrême fragilité de la croissance », estime Alexander Law, chez Xerfi.Cette performance ne remet toutefois pas en cause l'objectif de Bercy d'atteindre une croissance de 1,5 % cette année. Depuis le sommet du G20 à Séoul, Christine Lagarde, qui avait anticipé cette petite décélération de l'activité dès septembre, a déclaré à l'AFP que « les perspectives pour le quatrième trimestre restaient bien orientées ». Si le PIB devait à nouveau progresser de 0,4 % au dernier trimestre, la croissance annuelle serait de 1,6 %. L'objectif ne semble donc pas irréalisable. Quant à l'objectif de 2 % de croissance en 2011, il est pour l'instant maintenu, même si Christine Lagarde a précautionneusement précisé que « l'instabilité et la volatilité des monnaies étaient évidemment un facteur d'incertitude ».
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