« Un choix imposé à Sarkozy par sa majorité »

STRONG>Stéphane Rozès Président de CAP (*), professeur à Sciences po et HEC(*): Conseils Analyses et PerspectivesComment analysez-vous la reconduction de François Fillon au poste de Premier ministre ?Malgré la mise en scène de ce week-end visant, en termes de communication, à redonner la main à Nicolas Sarkozy, cette nomination a finalement été pour lui un choix imposé de façon silencieuse par sa majorité et non par la capacité de François Fillon ou de Jean-Louis Borloo à occuper cette fonction. La majorité a souhaité rééquilibrer les pouvoirs au profit de Matignon. Cette nomination vise donc à faire passer le message que les aspirations des parlementaires de la majorité sont prises en compte. Après la mise au point en septembre dernier de François Fillon, qui a conquis sa propre légitimité, cela montre la situation paradoxale du sarkozysme. Comment va évoluer le sarkozysme d'ici à la présidentielle de 2012 ?Au début, Nicolas Sarkozy officiait à l'Élysée en cumulant les rôles de président de la République et de Premier ministre. Mais cette conception du pouvoir n'était pas suffisamment au service de la symbolique de la République. L'opinion et la majorité ayant soutenu François Fillon, Nicolas Sarkozy devra être plus attentif à sa majorité. La reconduction de François Fillon n'est pas tant l'expression critique de l'hyperprésident mais plutôt celle de l'omniprésident. La répartition des rôles devrait être plus claire : l'action gouvernementale au quotidien à François Fillon ; la fonction symbolique du président, notamment en se redéployant à l'international avec la présidence du G20, à Nicolas Sarkozy. Après la réforme des retraites, la logique est aussi d'ouvrir une nouvelle période pour créer la rupture de sorte qu'il arrive avant la présidentielle comme celui qui fait bouger les lignes. Et donc aussi comme candidat. Comment créer la rupture ?En ouvrant des chantiers pour se positionner comme le candidat du mouvement face à des socialistes qui ont choisi le tempo des primaires. Ces chantiers devraient reposer sur un triptyque : la dimension internationale ; la réforme fiscale ; la droitisation avec des thématiques sociétales telles que la sécurité et l'immigration, l'éducation... Propos recueillis par Clarisse Jay (*) Conseils, analyses et perspectives.
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