Tipiak envisage des acquisitions pour compléter ses gammes

La crise a conforté le modèle de développement de Tipiak », assure Hubert Grouès. Le président du groupe agroalimentaire a une double raison d'être satisfait des performances de son entreprise. Non seulement Tipiak renoue avec la croissance depuis le début de l'année (+ 2,8 % sur neuf mois) après une baisse de 5 % du chiffre d'affaires en 2009 (154,6 millions d'euros avec 1.100 salariés), mais ce rebond est tiré par les produits Tipiak, confirmant la notoriété de la marque au bateau trois-mâts (40 % des ventes). « Qu'il s'agisse des produits secs ou surgelés, ces derniers progressent de 7 % dans des marchés qui sont plutôt stables, souligne Hubert Grouès. Ce qui signifie que nous grignotons des parts de marché. » Ainsi, l'année 2010 effacera le trou d'air de 2009 pour s'aligner sur les niveaux de 2008.Même la rentabilité (4,7 millions d'euros de résultat net en 2009) devrait être renforcée grâce à la maîtrise des coûts issue des récentes rationalisations industrielles opérées dans les sept usines du groupe et la montée en gamme des produits à haute valeur ajoutée. Du coup, le rythme d'investissement, établi entre 8 et 9 millions d'euros par an, est maintenu. L'essentiel est dédié à l'accroissement de la productivité, via l'industrialisation de lignes de production, et à l'innovation, fer de lance du groupe basé à Pont-Saint-Martin (Loire-Atlantique, au sud de Nantes). « Nous inventons nos marchés sans nous préoccuper de leur taille, mais en privilégiant la pertinence du produit et de l'innovation qu'il apporte, explique le président qui n'a qu'un seul objectif : être leader sur tous les secteurs où nous sommes présents. » Entre 10 % et 20 % de nouveaux produits complètent chaque année le millier de références.Diversifications à l'étudeL'autre force de Tipiak tient à l'équilibre de ses activités sur divers réseaux de distribution, à savoir les grandes moyennes surfaces (43 % des ventes), les circuits spécialisés surgelés (37 %), la restauration hors foyer (10 %) et l'international (10 %). Mais aussi autour de quatre secteurs dans lesquels la marque occupe plusieurs places de leader. À son activité historique, l'épicerie sèche (céréales, chapelure, tapioca), le groupe a progressivement ajouté la panification (croûtons et feuilletés prêts à garnir), puis les plats surgelés (fruits de mer, crêpes, galettes, sauces) et le rayon traiteur et pâtisserie. Si la panification se limite à 7 % du chiffre d'affaires, le reste de l'activité est équitablement réparti entre les trois autres secteurs. « Cette double diversification, à la fois sectorielle et des circuits de ventes, réduit notre exposition frontale à nos concurrents directs », convient Hubert Grouès. La concurrence face à des Brioches Pasquier, Marie ou Findus se limite ainsi à quelques gammes.Pas question pour autant de se reposer sur ses lauriers, de nouvelles diversifications sont prévues sur deux lignes : les produits de la mer et les céréales. Des acquisitions pourraient renforcer ces gammes et également doper l'activité à l'export limitée aux produits secs vendus essentiellement en Amérique du Nord et en Europe. « Nous regardons les opportunités en synergie avec notre marque », précise le dirigeant qui place l'international parmi ses prochains axes de développement. Mais même si Tipiak a tout d'une pépite, Hubert Grouès ne redoute pas de se faire croquer par les géants de l'agroalimentaire, confiant dans « le faible flottant en Bourse », soit 16,5 %, le reste étant entre les mains des familles fondatrices Billard et Groult (36 % chacune) et l'autocontrôle.
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