Les sociétés cotées craignent

gouvernement d'entrepriseÀ mesure que l'AMF renforce ses exigences en matière de transparence financière, les sociétés cotées ont parfois un peu de mal à suivre le rythme. Selon une étude de Nyse-Euronext et d'Aon, « les pratiques de communication sur les risques se stabilisent ». Et cela, malgré un environnement conjoncturel fortement dégradé et le « regain d'intérêt porté par les sociétés à l'exercice ». Les experts ont fondé leurs travaux sur un échantillon composé de 100 sociétés appartenant au SBF 250 et représentant une image fidèle, tant sur le plan des capitalisations boursières que des secteurs d'activité de l'indice.Selon Gilles Proust, directeur d'Aon Global Risk Consulting, « la crise a eu pour effet vertueux de faire prendre conscience aux entreprises de l'importance d'une bonne communication financière en matière de gestion des risques. Elles ne considèrent d'ailleurs plus cela comme une simple contrainte réglementaire mais comme un enjeu stratégique. Les émetteurs y voient notamment un intérêt pour rassurer le march頻.Mais, au-delà de cette bonne volonté affichée, les requêtes du législateur peuvent manquer de clarté et sont parfois trop nombreuses à gérer. Gilles Proust évoque « un foisonnement réglementaire » qui conduit, selon les conclusions de l'étude, une partie des émetteurs à produire la même information sous plusieurs formes. Ils seraient ainsi 34 % à « opérer des répétitions lourdes entre le chapitre ?Facteurs de risques? et les annexes financières ».En outre, Gilles Proust souligne que « d'une manière générale, les sociétés ne disposent pas toujours des outils et des infrastructures suffisants pour hiérarchiser et quantifier les facteurs de risques ». Notamment parce qu'elles « sont également confrontées à des questions de confidentialité sur ces sujets ». Une catégorie est, néanmoins, mieux armée face au durcissement des recommandations de l'AMF : les banques et les assureurs.contre-productif« Soumises à des réglementations plus contraignantes et précises que d'autres secteurs (Bâle 2, CRBF 97-02...), les institutions financières sont historiquement mieux outillées », peut-on lire dans le compte rendu de l'étude.En ce qui concerne les tests de dépréciation d'actifs, Gilles Proust note que « 39 % des sociétés ne communiquent pas encore clairement sur leurs pertes de valeur ». Le climat économique y est pour beaucoup. Selon lui, « le manque de visibilité lié à la conjoncture peut rendre difficile l'exercice de communication sur les principales incertitudes, au titre des rapports semestriels ».Au final, l'étude met en avant les craintes des sociétés face à une « inflation réglementaire », qui pourrait « se révéler contre-productive », car trop focalisée sur « la seule conformité formelle ».Fabio Marquetty
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