Un État surendetté

chronique des tauxQue faire quand on ne peut pas payer ses dettes ? Un particulier peut aller en commission de surendettement, une société peut renégocier avec ses banques, mais un État n'a pas de bonne solution. Le marché obligataire sur lequel il se finance est anonyme : pas d'interlocuteur avec qui négocier. Il faut inspirer confiance pour que les investisseurs souscrivent aux emprunts. Certes, s'il s'agit d'un petit pays, l'État peut obtenir des prêts de ses voisins ou du FMI, même si les contreparties politiques sont lourdes. S'il s'agit d'une économie relativement fermée, l'État peut monétiser sa dette, au risque de provoquer l'inflation et la fuite des capitaux. La Grèce n'a aucun de ces avantages. Le pays est trop grand pour que l'État obtienne facilement des prêts de ses voisins. Par ailleurs, l'État est privé de la facilité de monétiser sa dette. Il ne reste plus qu'à inspirer confiance aux marchés, avec de vraies perspectives d'assainissement budgétaire. Ce qui est le plus troublant pour les marchés, c'est que le déficit budgétaire grec est parmi les plus profonds en Europe alors que la crise économique est beaucoup moins grave qu'en Espagne, en Irlande ou en Angleterre. Il n'y a pas en Grèce d'effondrement de l'immobilier ni de faillite bancaire. Le ralentissement économique y est comparable à ce qu'on voit en moyenne en Europe. Le problème est que le déficit est chronique en Grèce et s'accompagne d'une incapacité de l'État à se réformer. Dans ces conditions, pourquoi ferait-on confiance à la République hellénique, même dotée d'un nouveau gouvernement ? On parle beaucoup de la solidarité entre pays de la zone euro. Mais c'est une solidarité entre banques centrales et non une solidarité entre États. Dans le cas de la Grèce, elle s'applique aux quelques dizaines de milliards d'euros que doit la Banque de Grèce aux autres banques centrales de la zone, et non aux centaines de milliards de dettes de l'État. Le plus probable est donc la banqueroute de la République hellénique. nLe problème est que le déficit est chronique en Grèce et s'accompagne d'une incapacité de l'État à se réformer. Le plus probable est donc la banqueroute de la République hellénique.Par Maurice de Boisséson (Octo Finances.)
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