Le Vatican tarde à rentrer en grâce auprès des banques italiennes

Le blocage se poursuit. Depuis le 1er janvier, tous les paiements électroniques par carte bancaire ont été suspendus dans l\'Etat du Vatican. Un ordre de la Banque d\'Italie à la Deutsche Bank Italia, gestionnaire du réseau des appareils de paiement par carte, faute de disposer des \"autorisations nécessaires\" pour effectuer ce type d\'opérations. L\'opacité de l\'IORD\'après la presse italienne, la Banque d\'Italie reprocherait au Vatican l\'opacité régnant autour de l\'Institut pour les Oeuvres de Religion (IOR), qui gère 6,3 milliards d\'euros et un peu plus de 33.000 comptes. Quelque 40 millions d\'euros auraient transité en un an via les différents terminaux électroniques du Saint-Siège. Or, le petit état de 44 km2 n\'aurait pas encore atteint le niveau de transparence souhaité. Le Vatican ne respecterait pour l\'instant que neuf des seize principales normes internationales de lutte contre le blanchiment d\'argent. Les terminaux sur son territoire ne peuvent donc en aucun cas être gérés par une banque de droit italien, le cas de la filiale de la Deutsche Bank.Le \"James Bond de la finance\" s\'étonneLe directeur de l\'Autorité d\'information financière (AIF), René Brülhart, juge cependant ce blocage surprenant, compte tenu des efforts du Saint-Siège en matière de lutte contre le blanchiment d\'argent. Ces démarches ont en effet été saluées en juillet dernier dans un rapport de Moneyval, le groupe d\'experts du Conseil de l\'Europe compétent sur ce dossier. \"Nous n\'avons pas de problème, mais au contraire une collaboration étroite avec les autres pays européens\", a fait valoir le directeur suisse ce week-end dans les colonnes du quotidien italien \"Corriere della Serra\" et sur le site web de Radio Vatican.Celui que The Economist surnomme le \"James Bond de la finance\" a été engagé par le Saint-Siège début septembre afin de mettre en oeuvre les recommandations dudit rapport. Et l\'élégant suisse a été nommé directeur de l\'AIF après avoir passé huit ans à traquer la criminalité financière au Liechtenstein. Décrit comme loyal, discret, indépendant, le quarantenaire au look soigné \"sait dire des choses désagréables de façon assez douce\", confiait l\'un de ses anciens collègues au journal suisse Le Temps en décembre dernier. René Brülhart a notamment mouillé sa chemise dans le dossier des avoirs détenus par le régime de Saddam Hussein restitués au nouveau gouvernement irakien ainsi que dans le scandale de corruption de Siemens. Un blocage censé être \"de courte durée\"Reste que le 3 janvier dernier, le porte-parole du Vatican avait assuré que \"des contacts\" étaient en cours avec d\'autres prestataires de service pour remédier à ce problème. Frederico Lombardi avait ainsi pronostiqué que \"l\'interruption de l\'utilisation des cartes bancaires devraient être de courte durée\". 
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