Retraites complémentaires : la menace d'une désindexation

Les pensions de retraites complémentaires Arrco (salariés) et Agirc (cadres) seront-elles revalorisées comme d\'habitude le 1er avril prochain ? Rien n\'est moins sûr. Patronat et syndicats se retrouvaient ce mardi au siège du Medef pour une troisième séance de négociation pour « sauver » ces régimes dont la situation financière est chancelante. Le temps presse maintenant pour 11 millions de retraités concernés qui se demandent à quelle sauce ils vont être mangés. Car il y a le feu. Si rien n\'est fait, le déficit Agirc-Arrco dépassera les 10 milliards d\'euros en 2017. Et les réserves financières seraient épuisées dès 2017 pour l\'Agirc et en 2020 pour l\'Arrco.Une revalorisation inférieure de 1,5 point à l\'inflation au 1er avril ?Les partenaires sociaux, gestionnaires de ces régimes, doivent donc trouver des mesures à court et long termes. Le Medef évoque clairement la possibilité de ne pas les revaloriser du montant de l\'inflation. Ce que l\'on appelle la désindexation. Selon des données fournies par les services de l\'Arrco et de l\'Agirc, un gel total en 2013 rapporterait 1,4 milliard en 2017 et une moindre revalorisation de un point des allocations (par rapport à l\'inflation attendue) rapporterait 781 millions d\'euros, toujours à l\'horizon 2017. Les syndicats pourraient se résigner à une telle solution de désindexation temporaire, à la condition que les petites pensions (inférieures à 1.100 ou 1.000 euros par mois) soient épargnées. Selon le schéma présenté à ce stade par le Medef, il s\'agirait de revaloriser les pensions à un nivau inférieur de 1,5 point à celui de l\'inflation pour 2013 et de un point pour les années suivantes. Soit une économie de 4 milliards sur trois ans. Il préconise aussi une baisse du montant des pensions de réversion qui passerait de 60 à 56% du montant de la pension versée au conjoint. Bien entendu, il milite aussi pour un relèvement de l\'âge pour bénéficier de la retraite complémentaire à l\'horizon 2019.A noter que dans une interview au quotidien Les Echos daté du 15 janvier, Jérôme Cahuzac, le ministre du Budget, estime qu\'une désindexation des pensions des régimes complémentaires « serait un élément d\'appréciation très important ». Traduction, ceci signifie qu\'une telle décision, si elle était prise par les partenaires sociaux, pourrait servir de modèle pour résorber une partie du problème du financement... des régimes de retraite de base. Une question qui sera abordée au printemps.Vers une hausse des cotisations de 0,1 point?Pour autant, cette désindexation des pensions des régimes complémentaires ne suffira pas. Aussi, CGT en tête, les syndicats demandent une hausse des cotisations employeurs pour les retraites complémentaires de 0,1 point dès cette année, soit une rentrée de 600 millions par an. Actuellement, selon les tranches salariales et selon qu\'il s\'agisse de l\'Arrco ou de l\'Agirc, la cotisation employeur varie entre 4,6% et 12,6%. Bien entendu, le Medef ne veut pas, à ce stade, entendre parler d\'une telle hausse de la cotisation. D\'autant plus qu\'il vient d\'accepter, dans le cadre de la négociation sur l\'emploi, une hausse des cotisations d\'assurance chômage pour certains contrats à durée déterminée. Mais, justement, à la lumière de cette négociation sur l\'emploi, les syndicats ne désespèrent pas de parvenir à leur fin... C\'est dans les ultimes moments de la négociation que le patronat avait accepté une hausse de la cotisation sur les CDD. Bis repetita pour les retraites complémentaires ? Les partenaires sociaux se reverront le 6 février et espèrent boucler un accord pour le 7 mars. 
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