Nissan part à l'offensive aux Etats-Unis, un marché juteux où PSA et Renault brillent par leur absence

Carlos Ghosn, PDG de Nissan (et Renault) l\'a martelé lundi, dans le cadre du salon de l\'auto de Detroit. «Nissan veut atteindre 10% de part de marché aux Etats-Unis». Rude gageure pour le constructeur japonais. «Nous visons 1,5 million de ventes», indique de son côté à La Tribune Pierre Loing, un ancien de Renault promu récemment vice-président de Nissan en charge du plan produits pour l\'Amérique du nord et du sud. La firme, contrôlée à 44% par Renault, a écoulé 1,02 million d\'unités l\'an dernier aux Etats-Unis (1,14 million avec la marque haut de gamme Infiniti). Et l\'objectif assigné au seul Infiniti est encore plus sévère, puisqu\'il «prévoit un doublement des ventes à 250.000 en Amérique du nord», précise Pierre Loing (120.000 l\'an dernier aux Etats-Unis). Des objectifs à horizon 2016-2018.Forte rentabilitéUn marché clé, puisque «l\'Amérique du nord génère environ un quart des ventes de Nissan» et une proportion bien plus importante des profits. Avec la Chine, les Etats-Unis sont en effet la zone la plus profitable du groupe nippon. «A part la Leaf électrique qui débute, quasiment tous nos produits gagnent de l\'argent aux Etats-Unis». En ce qui concerne Infiniti spécifiquement, l\'Amérique du nord représente les trois-quarts des volumes. Malgré une très ancienne présence, Nissan est encore derrière Toyota et Honda aux Etats-Unis en volumes et... en image. Les prix de vente au client étaient aussi traditionnellement plus bas chez Nissan par rapport aux deux autres japonais, mais la firme a comblé ces dernières années une bonne partie de son retard. «Nos prix de transaction sont maintenant proches de ceux pratiqués par Honda. Et, parfois, Toyota a même des prix inférieurs à nous», explique Pierre Loing.Flopée de nouveautésPour atteindre les objectifs, Nissan compte sur de nouveaux véhicules comme le tout petit minispace, apparu au salon de Detroit, et qui sera produit au Mexique à partir de l\'été prochain à un prix de base de 13.990 dollars (10.000 euros). Nissan commence aussi actuellement à produire la Leaf électrique aux Etats-Unis. Mais, surtout, il dévoile un concept de futur «SUV» (4x4) de luxe qui préfigure en partie le futur Murano, lequel pourrait être produit en Amérique du nord, et non plus importé du Japon. Un modèle important pour le marché américain. Ce véhicule pourrait être d\'ailleurs exporté vers l\'Europe. Chez Infiniti, le constructeur nippon lance la Q50, une berline de taille «moyenne supérieure» très chic, qui sera suivie d\'un coupé. Il prépare aussi un 4x4 luxueux -plus encore que le Murano de la marque Nissan. Il s\'agira du remplaçant de l\'Infiniti Fx, pour contrer le fameux Lexus Rx de Toyota qui fait un tabac aux Etats-Unis. Un véhicule, qui «sera produit au Mexique», selon Pierre Loing. Les usines au Mexique, qui exportent vers les Etats-Unis, constituent au reste «une excellente base industrielle. C\'est là que les sites tournent durant le plus grand nombre d\'heures annuelles», précise pour sa part Carlos Ghosn. Le Fx «utilisera des... moteurs Mercedes», indique Pierre Loing, au terme des accords entre Renault, Nissan et la firme allemande. Ces mécaniques équiperont aussi la berline Q50. Certains de ces moteurs d\'origine germanique pourraient être d\'ailleurs produits chez Nissan, dans le Tennessee. Bref, plusieurs nouveaux modèles sont prévus en haut de gamme, pour essayer de hisser Infiniti au niveau de ventes d\'un Lexus (Toyota).Absence de Renault et PSANissan est donc bel et bien à l\'offensive outre-Atlantique. Et ce, alors même que Renault n\'y vend plus rien depuis... 1987, date de la piteuse revente de sa filiale américaine AMC (avec Jeep) à Chrysler. Une erreur, du point de vue stratégique, dont le groupe au losange ne s\'est toujours pas remis. Consolation pour Renault: PSA n\'est pas non plus présent aux Etats-Unis depuis le tout début des années 1990. Maintenant que Fiat y vend sa 500, les deux groupes français restent les seuls absents parmi les grands constructeurs. Dommage, car c\'est un marché «sur lequel il est plus facile de gagner de l\'argent qu\'en Europe», comme le constate Pierre Loing, ce Français qui s\'occupait jusqu\'ici des produits de Nissan pour l\'Europe.
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