Les fabricants de matériaux de construction sont cher payés en Bourse

Les analystes de Goldman Sachs en charge de la construction semblent bien optimistes. Dans une toute récente étude, le courtier a relevé sa recommandation sur les fabricants européens de matériaux de construction, comme le français Lafarge, de « neutre » à « attractif ». La banque invoque les nouvelles prévisions de son équipe d'économistes, qui tablent sur une reprise de l'économie mondiale beaucoup plus rapide que prévu. Résultat, Goldman Sachs a rehaussé son estimation des dépenses de construction en Europe, qui devraient croître de 4,4 % à 8 % en 2010 et 2011, au lieu d'une fourchette initiale de 2,6 % à 5,7 %. Les analystes de la banque américaine misent beaucoup sur le redressement de la construction de logements, l'activité la plus cyclique du secteur. Traduction boursière de cet optimisme de Goldman Sachs, les objectifs de cours du courtier pour les fabricants européens de matériaux de construction sont en moyenne supérieurs de 44 % aux niveaux boursiers actuels.Demande de ciment inférieure de 30%Pourtant, l'horizon ne paraît pas si dégagé pour Lafarge, Saint-Gobain et autre HeidelbergCement. Fin décembre, Markus Akermannn, président du cimentier suisse Holcim, indiquait que trois à cinq ans seraient nécessaires au marché des matériaux de construction pour retrouver son niveau de 2007, avant l'éclatement de la crise financière. Des propos qui faisaient écho à une étude du cabinet Euroconstruct, selon laquelle le secteur de la construction devrait demeurer en crise en 2010, si bien que, cette année, la demande européenne de ciment devrait être inférieure de 30 % à son niveau de 2007. De son côté, l'association américaine Portland Cement prévoit pour 2010, aux Etats-Unis, une demande en chute de 44 % par rapport à son niveau d'avant la crise économique. C'est dire si l'avantage ira aux groupes bien implantés dans les pays émergents, à forte croissance, comme c'est le cas de Lafarge.Dans ce contexte, les fabricants européens de matériaux de construction ne semblent guère bon marché, en Bourse. Comme la plupart des autres valeurs cycliques, ces titres ont fortement rebondi en 2009, de 32 %, une performance encore meilleure que celle de l'indice Dow Jones Euro Stoxx 50 (+ 21 %). Résultat, le secteur se paie en moyenne 18,2 fois le bénéfice par action estimé pour 2010, selon les données de l'agence Bloomberg, alors que le DJ Euro Stoxx 50 affiche un modeste multiple de 11,7. Une valorisation d'autant plus tendue que le renchérissement du pétrole n'est pas de bon augure pour les fabricants de matériaux de construction.FOCUS : les groupes des Émirats arabes unis en difficultéLes récents déboires financiers de Dubaï ont porté un sérieux coup aux fabricants de matériaux de construction des Émirats arabes unis. Les analystes de Nomura recommendent aux investisseurs la prudence sur ces groupes, compte tenu de la chute des prix ? estimée à 20 % pour 2010 ? qui résultera des reports de projets. La quasi-faillite de l'émirat de Dubaï a d'ores et déjà fait avorter un grand nombre de projets, comme celui de la tour Nakheel, dont la hauteur devait s'élever à un kilomètre. Conséquence, Nomura a réduit de 61 %, en moyenne, ses prévisions de résultats sur le secteur pour la période 2010-2011, et a abaissé ses objectifs de cours de 17 % environ.
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